Ras-le-bol. Les facteurs de la « plaque de La Flèche » (qui regroupe plusieurs centres dont ceux de Sablé, La Suze, La Flèche et le Lude) ont manifesté, mardi 27 novembre 2018 à Sablé-sur-Sarthe, leur lassitude face une nouvelle réorganisation mise en place le 23 octobre dernier.
A Sablé, une dizaine d’entre eux est sortie quelques minutes, encadrée par des représentants syndicaux pour expliquer les raisons de leur colère.
Les témoignages de Damien de Sablé ou encore ceux de Tony du Lude ou de Denis de La Suze vont tous dans le même sens : impossible aujourd’hui de finir une tournée dans les nouveaux délais imposés par la direction.
Je suis facteur à Sablé depuis 13 ans et c’est la première fois que je n’arrive pas à finir ma tournée », lance Damien.
« Et pourtant c’est bien le plus rapide d’entre nous, on l’appelle Speedy Gonzales », souffle un autre.
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A Sablé, et dans la plupart des centres de la plaque, deux tournées ont été supprimées et dispatchées sur les autres facteurs.
On m’a ajouté 10 à 15 rues à faire et uniquement dix minutes de plus les faire », poursuit-il.
« Ce n’est pas à cause du facteur »
S’y ajoute une autre modification.
Avant, nous avions une pause de 20 minutes intégrée dans le temps de travail », détaille Cédric Levazeux, secrétaire départemental CGT de La Poste.
« Maintenant, on nous donne 45 minutes pour manger mais qui ne sont plus comptées. La plupart des facteurs font une croix sur leur pause du midi. C’est du travail dissimulé », s’insurge-t-il.
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S’ils ne sont pas autorisés à faire des heures supplémentaires, les facteurs ne terminent pas leur tournée et le courrier n’est distribué que le lendemain. « Si le courrier n’est pas distribué, ce n’est pas à cause du facteur », poursuit Damien.
Difficile psychologiquement
Tony, facteur depuis dix ans au Lude ajoute « c’est difficile psychologiquement d’arriver le matin avec la moitié du courrier de la veille ».
Des facteurs, venus du Mans, « la Task Force » (dans le jargon de la poste), viennent en soutien mais « ce n’est pas suffisant ».
Ils s’accordent tous aussi pour dénoncer « le manque de suivi de la réorganisation ».
Baisse de volume mais explosion des colis
À côté du groupe et très attentive aux discussions, Karine Gaborel, responsable de la communication de la Poste pour la Sarthe et la Mayenne, parle, elle, de « baisse des volumes de 7 % en France en un an ».
Les facteurs ajoutent très vite qu’ils sont eux confrontés à une « explosion du nombre de petits colis qui sont plus longs à distribuer ».
La chargée de communication poursuit « nous sommes à une forte période d’activité avec les fêtes qui arrivent. Des réajustements seront faits après ».