Au 12e jour du mouvement des gilets jaunes, les troupes sont moins nombreuses qu’au départ. Ce mercredi 28 novembre 2018, au rond-point de la Malouve, à Bernay, une trentaine de personnes étaient présentes en fin de journée, filtrant les véhicules sur trois axes.
Chez certains, les mines sont fatiguées, mais tous répètent à qui veut l’entendre que personne n’a « envie de lâcher ». L’intervention d’Emmanuel Macron, la veille, mardi 27 novembre 2018, était attendue. Elle n’a pas convaincu du tout chez les manifestants, pas plus que l’interview du Premier ministre Edouard Philippe, mercredi matin sur RMC.
Jacqueline, venue de Broglie, est en colère :
Ils se moquent de nous. Ils n’ont pas vu l’urgence du message. On demande que les taxes baissent et ils disent qu’ils vont tenir le cap. Ils vont droit dans le mur. Le peuple n’est pas près de lâcher. Emmanuel Macron est hors-jeu, il ne se rend pas compte de la misère des gens. On est dans l’urgence, il faut qu’il réagisse, les gens sont à cran.
Pour la retraitée, la solution est simple : « Il faut relever le SMIC, augmenter les retraites, et arrêter les taxes ».
« Plus rien dans les poches »
A deux pas, Audrey et Laurent ont le même discours. Pour ce dernier :
Les gens sont déçus des annonces. Je pense que les gens qui n’ont pas les moyens de changer de voiture ou de fenêtres, ils ne pourront pas plus demain. Ce n’est pas parce que les autres gouvernements nous ont fait les poches qu’il [Emmanuel Macron, NDLR] doit nous les refaire aussi. De toute façon, il n’y a plus rien dedans, ce sont toujours les mêmes qui payent. On a besoin de mesures fortes, tout de suite.
Quelles actions maintenant ?
Laurent se rendra samedi 1er décembre 2018 à la nouvelle manifestation à Paris. Comme lui, les Bernayens seront plus nombreux cette fois-ci dans la capitale, assure-t-il. Selon Laurent, après les annonces du Président de la République, « les gens veulent intensifier le mouvement ». Mais comment ?
Sur Facebook, beaucoup s’interrogent sur le besoin de poursuivre les présences sur les ronds-points. « Les gens ne sont pas forcément d’accord sur les actions à mener. Quelles actions maintenant, où, avec qui ? » Le mouvement des gilets jaunes semble être à un tournant.
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