« En marche, c’est la construction avec les citoyens. C’est comme ça que le parti s’est construit », a déclaré la députée de la 3e circonscription, Pascale Fontenel-Personne.
En face d’elle, on trouvait ce jeudi 29 novembre 2018, à la salle Richefeu d’Écommoy, une délégation de Gilets jaunes, issus des points de rassemblement de la ville et de Montval-sur-Loir. À leurs côtés, quelques commerçants de la zone de l’Hyper U, notamment, très inquiets à l’approche d’un nouveau week-end de mobilisation.
« Vous vous trompez de cible »
Comme l’explique cette commerçante écomméenne :
« On vous comprend et on est aussi ciblé. C’est un bon mouvement mais nos magasins ne peuvent pas fonctionner normalement. Ça impacte notre personnel, les évolutions, les embauches. Vous avez de la colère mais vous vous trompez de cible. Vous n’êtes pas entendus, d’accord, mais sachez que les achats de Noël, ils vont quand même se faire, sur internet. »
« Ne pas mettre Ecommoy dans le noir »
Quant à l’élue de la 3e circonscription, elle ne veut qu’une chose : que les commerçants puissent travailler.
On est à un mois de Noël. On ne peut pas mettre les commerçants dans le noir. Sinon, c’est toute la ville qui va en subir les conséquences. Ce sera votre responsabilité.
Les Gilets jaunes n’aspirent qu’à une seule chose. Être entendus. « On veut des actions concrètes de l’État pour adoucir la colère, pour ne pas voir le mouvement se radicaliser. On est en train de se fédérer, avec une ouverture du côté des politiques », explique l’un des porte-paroles des Gilets jaunes, Mickaël.
12 revendications
Les Gilets jaunes sont d’ailleurs venus à la rencontre de la députée de la 3e circonscription avec une liste de 12 revendications.
Mais l’élue prévient d’emblée :
On ne pourra pas faire les choses à 100 %. Mais peut-être que si on explique mieux notre action, elle sera comprise.
Parmi les doléances, on trouve « l’arrêt du tabassage fiscal et la création d’une commission représentative députés/citoyens, la création d’une taxe sur les mouvements boursiers, la revalorisation des retraites, la scolarité pour tous avec des aides pour les familles touchées par un handicap, arrêt de la TVA sur le carburant et la mise en place d’une TICPE fluctuante en fonction du prix du baril de pétrole, allocation chômage pour tous, retour de l’ISF, revalorisation du Smic et la diminution des salaires de l’exécutif, du parlement et des hauts fonctionnaires… »
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A L’échelon départemental, une liste de 10 revendications doit être remise ce vendredi 30 novembre 2018 à Marlène Schiappa, Secrétaire d’État, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. Elle doit rencontrer les Gilets jaunes en Préfecture, au Mans.
Quatre réunions d’échanges jusqu’en mars
Pascale Fontenel-Personne indique :
Dans ce que vous proposez, il y a sûrement des choses à affiner mais d’autres qui sont en place ou en cours.
Dans le respect mutuel, les uns et les autres se sont écoutés. Mais se sont-ils compris ?
Une idée d’Emmanuel Macron
Toujours est-il, l’élue de la 3e circonscription a invité les Gilets jaunes à plusieurs réunions « pour faire le point sur les avancées du gouvernement et pour vous écouter également. C’est une idée du chef de l’État que j’applique ici. »
Quatre réunions avec les Gilets jaunes seront programmées jusqu’en mars 2019, à raison d’une par mois. Histoire de poursuivre sur la voie du dialogue.