Pour la troisième fois depuis le début de leur occupation du rond-point des Vaches, à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), les Gilets jaunes en ont été délogés par les forces de l’ordre, jeudi 29 novembre 2018. Après la reprise du rond-point par les gendarmes, les manifestants ont de nouveau pris place sur ce lieu emblématique du mouvement. « On reviendra tant qu’il le faudra », promettent les Gilets jaunes, présents depuis le 17 novembre.
Barrage avec des camions et lacrymogènes
Plusieurs dizaines de gendarmes et de policiers ont été mobilisés, jeudi en fin d’après-midi, pour mettre fin à la présence des Gilets jaunes sur le rond-point. Comme lors des premières tentatives du samedi 17 et dimanche 18 novembre, les manifestants ont fait avancer des camions bloqués pour barrer l’accès aux forces de l’ordre. Pour faire reculer les manifestants toujours situés sur le rond-point, plusieurs grenades lacrymogènes ont été tirées.
C’est un jeu du chat et la souris… sur le rond point. 🐱🐭 pic.twitter.com/XDNWQec74u
— Baptiste Meslin ⭐⭐ (@BaptisteMeslin) 29 novembre 2018
Ayant réussi à faire circuler les camions devenus bouclier, les gendarmes ont repris possession du rond-point. La grosse centaine de manifestants présente a dû se replier dans les rues du docteur Cotoni et Ambroise-Croizat. Des échanges de projectiles et de lacrymogènes ont duré pendant plusieurs dizaines de minutes.
Les gendarmes se sont lancés à la poursuite de petits groupes qui les harcelaient dans les rues adjacentes. Ils se sont élancés jusqu’aux abords de la cité des Oiseaux, où les habitants regardaient la scène, pour faire reculer une trentaine de personnes sans gilets jaunes. Après un dernier tir de lacrymogène, les gendarmes ont reculé. Les manifestants poursuivis ont donc monté un barrage éphémère, avant de revenir au rond-point des Vaches.
VIDÉO. Un petit groupe a monté un barrage éphémère à 500 mètres du rond-point des Vaches :
#GiletsJaunes près de #Rouen : une fois que les gendarmes ont reculé, les manifestants montent un nouveau barrage au rond-point suivant. Lacrymos pour assurer leur retraite. pic.twitter.com/4xOIS0FRbs
— simon louvet (@LouvetSimon) 29 novembre 2018
Les agents de la Métropole refusent de déblayer
Pendant ce temps, une cinquantaine de Gilets jaunes étaient restés de l’autre côté du rond-point, bloqués par un cordon de policiers. Au milieu, des hommes en gilets oranges ont attendu. Ces agents de la Métropole de Rouen ont refusé de s’engager dans le rond-point pour déblayer les vestiges du camp monté par les Gilets jaunes et détruit par les forces de l’ordre. Olivier Rusch, directeur général adjoint espaces publics, est venu les voir :
Ils ne sont pas payés pour prendre des risques. Contrairement aux policiers, ils ne peuvent faire le travail qu’ils savent très bien faire dans une situation de quasi-émeute.
Finalement, les agents n’ont pas déblayé les palettes, ni les cendres des feux éteints par les pompiers.
#GiletsJaunes près de #Rouen : les agents de la Métropole ont refusé d’aller déblayer ce que les policiers ont détruit sur le rond-point. « Ils ne sont pas payés pour prendre des risques et travailler dans ces conditions », dit leur chef. pic.twitter.com/7sidDWr87R
— simon louvet (@LouvetSimon) 29 novembre 2018
Le rond-point à nouveau occupé
Gendarmes et policiers ont fini par quitter les lieux peu après 19h30. Il n’y a pas eu d’interpellations, selon une source judiciaire. Si des blessés nous ont été signalés, nous n’avons pas confirmation d’une prise en charge par les sapeurs-pompiers. À peine les forces de l’ordre étaient-elles parties que les Gilets jaunes sont revenus.
Au total, vers 21h30, une centaine de personnes avait repris possession du rond-point. Ils ont commencé à se réorganiser, à nettoyer les détritus et à remonter la « cabane jaune », nom donné à l’abri bâti sur le terre-plein. « On ne partira pas, et on va gagner », a assuré Pedro, l’un d’entre eux. Un autre gilet jaune a donné rendez-vous vendredi 30 novembre à 9h, pour « une surprise qui se prépare ». Seule certitude : ce n’est pas leur départ.
VIDÉO. Une fois le rond-point de nouveau occupé, les Gilets jaunes ont commencé à nettoyer :
#GiletsJaunes près de #Rouen : le nettoyage du rond-point et la reconstruction de la « cabane » ont commencé, tout le monde met la main à la pâte. pic.twitter.com/W5MLNbgpH7
— simon louvet (@LouvetSimon) 29 novembre 2018