« Sans sexisme, sans oppression et sans stress », tel est le credo du groupe Facebook « Étudiantes de Rouen ». Ouvert le 9 novembre 2018, il réunit déjà près de 1 000 membres… exclusivement des femmes ! La fondatrice de la communauté nous l’explique.
Une communauté Facebook « devenue vide de sens »
Iita Llinares, 20 ans, est étudiante en sciences du langage sur le campus de Mont-Saint-Aignan. Comme plus de 32 000 personnes, Iita est (ou plutôt était) membre du groupe « Étudiants de Rouen », dédié à la vie sur les campus rouennais.
« Un jour, j’ai vu une publication sur le groupe d’une fille qui cherchait un bon gynécologue. Dans les réponses, il n’y avait que des réponses de mecs qui se taguaient entre eux ou faisaient des plaisanteries », explique-t-elle. « Ce n’était pas agressif mais c’était lourd. » Là est née l’idée d’une communauté uniquement dédiée aux femmes.
Le groupe « Étudiants de Rouen » est devenu vide de sens. C’est un problème global des réseaux sociaux.
« Un besoin pour les filles de se retrouver en confiance »
« Ce n’est pas qu’un problème de sexisme, c’était aussi un problème de modération », insiste Iita. Pourtant, son initiative a été très mal accueillie sur le groupe « Étudiants de Rouen ». « Dans les commentaires que j’ai pu avoir, il y avait énormément de réactions d’hommes qui manifestaient beaucoup d’énervement à voir les filles se retrouver entre elles », s’étonne Iita.
On m’a dit que je prétendais combattre le sexisme en voulant diviser les gens. Ce n’est pas le cas. Il y avait juste un besoin pour les filles de se retrouver en confiance.
Elle a d’ailleurs été « virée » du groupe initial. Nous n’avons pas été en mesure de contacter un administrateur de « Étudiants de Rouen » pour en savoir davantage.
Iita a pris du recul sur les critiques et préfère se concentrer sur les réactions positives, nombreuses, de jeunes étudiantes.
Échanger dans la sérénité
Ces dernières sont près de 1 000 à avoir rejoint « Étudiantes de Rouen », un mois après la création du groupe. Et les membres sont visiblement ravies de pouvoir « échanger de façon cordiale et sereine sur les sujets qui les touchent en tant que femmes et étudiantes ».
« On retrouve un peu les mêmes publications, initiatives et événements que sur le premier groupe mais aussi des choses sur le féminisme, le sexisme, le harcèlement de rue, les agressions sexuelles… », détaille l’administratrice qui prend en exemple :
On a une publication tous les week-ends pour signaler les comportements suspects et s’organiser pour ne pas rentrer seules après une soirée par exemple. C’est un moyen d’éviter de se faire agresser.
« Grâce au groupe, j’ai par exemple découvert qu’il y a énormément de filles qui ont été victimes de violences sexuelles », explique Iita. « Mais on voit que des mouvements comme ‘Balance ton porc’ et ‘Me too’ ont permis d’éveiller les consciences. On en avait besoin. S’il n’y avait pas eu ces mouvements, peut-être que je n’aurais pas eu l’idée de créer le groupe Facebook. »
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