Ils étaient une cinquantaine à se déplacer en cortège depuis l’ancienne mairie jusqu’à l’actuelle. Objectif : y rencontrer le commissaire-enquêteur qui doit boucler, ce mercredi 5 décembre, l’enquête publique de la modification du plan local d’urbanisme (Plu).
C’est pour encourager les opposants à déposer leurs commentaires auprès du commissaire-enquêteur que le rassemblement avait lieu.
Logements sociaux
L’obligation de logements sociaux serait l’une des raisons de la modification du plan local d’urbanisme engagée par la majorité conduite par le maire (Lr) Christian Renault (lire ci-dessous).
« Malgré un Plu adopté en février 2017, avec conclusion du commissaire-enquêteur qui garantissait la ville d’atteindre les objectifs de logements sociaux à l’horizon 2030, le maire a tout de même décidé de modifier le Plu. Désormais, les projets de constructions touchent aussi des habitations du bourg ancien. C’est ce qui nous désole », déclare Laurent Vandeweghe à la tête de l’association Margency notre Village.
Densification
« Des constructions plus hautes que celles retenues dans le précédent Plu sont programmées. À travers cette destruction du patrimoine ancien se profile une densification de l’habitat. Le village de Margency (à peine 3 000 habitants) va devenir la 177e ville la plus dense de France, devant Gennevilliers, Marseille, Angers et même Enghien. La moyenne en France étant de 104 habitants au kilomètre carré, nous en sommes à 4 088 habitants au km2 », souligne Sophie Rima, membre de l’association.
« Raison de plus pour ne pas construire davantage ni détruire pour reconstruire façon Disneyland », ajoute l’habitante opposée à toutes destructions du bâti ancien de la commune.
Concertation
« La majorité du maire n’engage pas de concertation sur le sujet, une recommandation qui avait pourtant été faite par le commissaire-enquêteur sur le Plu adopté en 2017 », souligne Thierry Brun, conseiller municipal d’opposition.
Une réunion publique avait cependant été organisée par la mairie. Pas suffisant au regard de certains habitants qui s’opposent désormais au nouveau Plu. « Le maire dialogue davantage avec les promoteurs qu’avec les habitants », critique l’élu associé à la manifestation.
Un autre rassemblement contre la destruction du centre ancien est aussi prévu avant l’approbation, en conseil municipal, de la modification du Plu.
Christain Renault, maire (Lr) de Margency, commente l’action conduite par l’association Margency notre Village et soutenue par l’élu d’opposition Thierry Brun.
« Depuis trois ans, l’association Margency notre Village est représentative de l’immobilisme d’une commune. Elle a déposé de nombreux recours contre la mairie, qu’elle a perdu. Elle est contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre. Avec elle, il ne faut rien toucher dans la ville. Elle n’est pas représentative mais arrive à pourrir le quotidien de la mairie », commente le maire de Margency.
« Or, la mairie a l’obligation de réaliser des logements sociaux. Un immeuble qui va prochainement être livré fait l’objet d’un recours de cette association. Sa rancœur porte principalement sur le développement des logements sociaux », estime Christian Renault, qui explique aussi les raisons qui conduisent la municipalité à démolir l’ancienne mairie, point contesté par Margency notre Village.
Un bâtiment datant de 1742
« L’ancienne mairie est un bâtiment qui date de 1742 et en état de vétusté avancée. Des analyses de sols et expertises d’infrastructures ont été réalisées qui ont conduit à décider sa démolition. Les amoureux des vielles pierres ne veulent pas de cette démolition. Nous sommes face à un débat de l’affectif contre le rationnel. Or, on ne peut pas garder cet immeuble qui menace de tomber. Ainsi, la municipalité a fait le choix de ne pas le rénover mais de le reconstruire à l’identique, à l’exception du clocheton qui, lui, sera déposé, conservé et rénové pour être replacé sur le bâtiment neuf », promet le maire. Un permis de construire a été déposé. Le bâtiment serait ainsi conservé dans la mémoire collective et permettrait d’accueillir la Maison des associations.
« Une Maison des associations sera ainsi installée dans un bâtiment aux normes légales, notamment en ce qui concerne l’accueil des Pmr (personnes à mobilitée réduite) », précise le maire.