Lorsqu’on pense à la Saint-Nicolas, cela évoque les fêtes chrétiennes du mois de décembre, les friandises et les pains d’épices, un grand homme barbu… Mais d’où vient réellement cette tradition, et pourquoi est-elle si importante en Lorraine, dans certaines régions de France et dans de nombreux pays d’Europe ?
La Saint-Nicolas est célébrée tous les ans le 6 décembre, date de la mort de Nicolas de Myre, en 343. Après sa mort, l’évêque a été canonisé et est devenu saint Nicolas (sans trait d’union).
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Une célébration ancestrale en Alsace et en Lorraine
Sept siècles après sa mort, une phalange du saint a été rapportée au Duché de Lorraine par un chevalier à la fin du XIe siècle. À ce moment, une église a été construite dans l’actuelle Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle) pour accueillir cette relique, faisant partie intégrante du culte nicolaïen. La cité s’appelait Le Port à cette époque, et en raison de son activité commerciale, le culte de saint Nicolas s’est répandu très rapidement. L’évêque avait la réputation d’avoir accompli de nombreux miracles.
Saint Nicolas est devenu le patron de la région Lorraine en 1477, après la victoire de la bataille de Nancy sous l’égide du duc René II. Sa figure est célébrée dans la région, ainsi qu’en Alsace.
C’est à Nancy que les fêtes de la Saint-Nicolas ont le plus d’importance. Elles s’étendent sur cinq semaines, avec un grand marché, des illuminations et un grand défilé. Le cortège de chars se retrouve également dans d’autres villes, comme à Metz (Moselle), Épinal (Vosges) ou encore Bar-le-Duc (Meuse).
La légende du Père Fouettard
Dans les deux régions, saint Nicolas fait le tour des maisons pour distribuer des friandises aux enfants méritants. Il est souvent accompagné de son double maléfique, le Père Fouettard. L’évêque va également voir les écoliers des deux régions pour leur distribuer des friandises dans son uniforme traditionnel avec sa crosse, tandis que le Père Fouettard fait passer un sale quart d’heure aux enfants désobéissants.
Une légende circule autour de l’apparition de ce personnage : il s’agirait d’un boucher qui a accueilli trois enfants dans sa demeure, avant de les découper en morceaux et de déposer leurs restes dans un saloir. Le boucher a ensuite accueilli saint Nicolas et lui a proposé un repas. L’évêque, désirant du petit salé, a découvert les exactions du boucher, et a alors ressuscité les enfants.
Pour punir l’artisan, saint Nicolas l’a enchaîné à son âne, et l’homme est devenu le Père Fouettard, dont le rôle est de réprimander les enfants désobéissants.
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Une tradition célébrée en France et en Europe
Si la Lorraine est la région la plus représentée lors des fêtes de la Saint-Nicolas, d’autres régions françaises adoptent ce folklore : l’Alsace, mais aussi dans les anciennes régions de Franche-Comté et du Nord-Pas-de-Calais.
En Europe, ces fêtes ont également lieu chez les voisins du Grand Est, en Allemagne, en Belgique et au Luxembourg, mais également en Autriche, aux Pays-Bas, en Pologne, en Suisse…
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Les fêtes de la Saint-Nicolas bientôt à l’Unesco ?
La ville de Nancy a connu une avancée spectaculaire dans sa demande de faire inscrire les fêtes de la Saint-Nicolas au patrimoine mondial de l’Unesco. Les célébrations ont été retenues dans l’inventaire du patrimoine culturel et immatériel.
Après un passage en commission réussi, la ville a annoncé qu’un dossier devrait être déposé auprès de l’Unesco d’ici mars 2021. L’idée est également de faire de Nancy la capitale de la Saint-Nicolas.