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La fermeture du collège Pierre-Mendès-France, à Val-de-Reuil, fait toujours parler d'elle

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Sur la grille de l'ancien collège Pierre-Mendès-France, un cadenas symbolise la fermeture.

Sur la grille de l’ancien collège Pierre-Mendès-France, un cadenas symbolise la fermeture. (©La Dépêche de Louviers – CC)

Le mot d’ordre ironique « pas de vague », utilisé sur les réseaux sociaux pour dénoncer la peur des enseignants de critiquer leurs conditions de travail, n’est pas une blague. Si une lettre signée des enseignants du collège de Michel de Montaigne dénonce les effets de la fermeture de Pierre-Mendès-France, aucun ne souhaite être cité nommément, craignant la réaction de la hiérarchie.

Réunir les fratries

« L’argument de la mixité sociale me fait bien rigoler, commence une enseignante. On demande aux élèves avec des parents moins favorisés de se déplacer. » Concrètement, les élèves de l’ancien collège Rolivalois doivent se rendre dans un des établissements voisins, à Val-de-Reuil, au Vaudreuil, à Louviers voire à Pont-de-l’Arche.

Les parents d’élèves et enseignants mobilisés dans les collectifs liés à Pierre-Mendès-France condamnent surtout ce qu’ils estiment une trahison contre les parents d’élèves. Pour Stéphanie Rousselin, mère et enseignante en primaire, « il était question que les fratries ne soient pas séparées, mais elles le sont. Le Dasen (directeur académique des services de l’Éducation nationale) a promis qu’il ferait son maximum. Mais c’est lui qui est aux manettes, il s’est sacrément moqué du monde. »

Des moyens estimés insuffisants

Dans ces conditions, il est difficile pour elle « d’avoir un suivi correct des familles ». Un autre élément qui la perturbe, en tant qu’enseignante dans le primaire, c’est l’affaiblissement des liens qui existaient entre les trois écoles Rolivaloises dans le secteur de Pierre-Mendès-France, et le collège en question, et qui s’inscrivaient pourtant dans la volonté de l’Éducation nationale de renforcer les liens entre ces deux échelons.

Pour les enseignants de Michel de Montaigne, c’est aussi la question du budget qui fait grincer des dents. « Jeudi, on a voté le budget. Les subventions pédagogiques du Département ont augmenté de 10 %, contre une augmentation de 26 % du nombre d’élèves. »

Une enseignante se plaint même que des professeurs de langues doivent parfois se rendre dans des salles de sciences et vie de la terre pour faire cours. « Cela va en contradiction avec les attentes pédagogiques de l’Éducation nationale, qui met en avant l’affichage. » Les posters, tableaux périodiques, mappemondes, etc. Tout cela permet de mettre plus à l’aise les élèves d’après plusieurs enseignantes.

Un deuxième collège ?

Pour une autre enseignante de Michel de Montaigne, le passage à environ 500 lycéens entraînerait même « davantage de bousculades dans les couloirs, y compris pour les professeurs. »

Et les élèves transférés de Pierre-Mendès-France seraient passés de classes autour de 20 élèves à des classes autour de 27 ou 28. « Les moyens supplémentaires sont surtout pour Devoirs faits, mais c’est un dispositif avec des groupes d’une douzaine d’élèves. Au-delà de six, on n’est déjà plus dans l’accompagnement individualisé. »

Pour autant, et même si une procédure en appel contre la décision de fermer le collège Pierre-Mendès-France est toujours en cours, « l’objectif n’est pas de rouvrir Pierre-Mendès-France, ce serait idiot, mais de participer à un groupe de travail sur la carte scolaire. Et de demander un deuxième établissement sur le territoire. »

Vendredi 7 décembre, à 18 h, à la Maison de la jeunesse et des associations, une réunion publique est organisée par les opposants à la fermeture de Pierre-Mendès-France.

Cyrille Crespy


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