
Des centaines de personnes se sont rassemblées ce jeudi 26 septembre 2019 devant l’école maternelle Méhul de Pantin (Seine-Saint-Denis). (©Maëlys Dolbois, Actu Seine-Saint-Denis)
Enseignants, professeurs, personnel, parents d’élèves… tous sont venus, jeudi 26 septembre 2019 devant l’école Méhul de Pantin (Seine-Saint-Denis), pour rendre hommage à Christine, la directrice, qui s’est suicidée au sein de l’établissement lundi 23 septembre 2019.
Avant son acte, le directrice de 58 ans avait rédigé une lettre de détresse dénonçant ses conditions de travail.
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Dans un premier temps, c’est une collègue de Christine qui a pris la parole pour expliquer les faits et les raisons du rassemblement.
Christine était directrice depuis 30 ans. Elle était une figure du quartier. Elle était investie dans son métier au point de ne plus parvenir à supporter la lourdeur de ses tâches . »
Elle continue, la voix tremblante : » Elle a choisi de nous quitter en mettant fin à ses jours sur son lieux de travail. On continuera son combat au-delà de sa mort. »
« On continuera son combat au-delà de la mort »
Dans la foule, les larmes coulent sur les visages et les roses blanches s’accumulent sur le perron de l’école.
Les enseignants de l’école demande à l’éducation nationale et au ministre de prendre en considération son acte.
Elle a juste voulu témoigner de son malaise », confie une enseignante.
» Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Christine on t’a entendu et on ne t’oubliera pas. » Une minute de silence a été respectée en hommage à la directrice.

Les témoignages d’affection se sont multipliés pour rendre hommage à Christine Renon. (©Maëlys Dolbois, Actu seine-Saint-Denis)
Un ancien père d’élève a demandé à prendre la parole pour se remémorer Christine.
C’est une femme qui nous a énormément aidé, qui nous ouvert sa porte dans les moments les plus difficiles. Je veux la remercier, elle était exceptionnelle. Elle restera toujours avec nous. »
Dans le silence, Cecilia maman et enseignante, s’est fait entendre : » On attend quoi ? Je m’interroge sur l’institution qui demande aux collègues de reprendre le travail le lendemain ». Cecilia est applaudie.
Elle hausse la voix et s’exclame : » la lettre de Christine doit être publique. C’est une honte ce qui se passe « .
» On a besoin des parents «
Les applaudissements sont nombreux et c’est la directrice de l’école d’en face qui décide de s’exprimer, en pleurs.
« Sans Christine on perd beaucoup. On continuera à vivre pour elle. » Dans la foule un homme crie : » On a besoin des parents de la population ». Quelques minutes plus tard, des élus sont hués.
Les enseignants présents expliquent être en colère. Ils veulent être entendus. « On ne veut plus jamais ca », lâche Anne-Laure, jeune enseignante.
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L’intersyndicale Snuip-Fo a pris le micro pour dénoncer la souffrance des enseignants et des directeurs. « L’institution est responsable. Il faut des réponses concrètes ».
Les syndicats ont demandé une marche blanche pour Christine ainsi qu’une jour de grève car « ce cas n’est pas le premier et pas le dernier ».
Ils réclament aussi un CHSCT départemental spécifique. Enfin, l’hommage s’est terminé par la lecture de la lettre de Christine puis plusieurs minutes d’applaudissements.