
Le père de Raphaël Platel habite à côté de la rivière Le Cirieux, à Lisieux (Calvados). (©Le Pays d’Auge)
Huit mois après les importantes inondations et coulées de boues qui ont frappé le pays d’Auge, des habitants de Lisieux (Calvados) souhaitent interpeller les six candidats aux élections municipales. Jean-François Platel et son fils Raphaël regrettent :
« Nous avons regardé leurs programmes, et il n’y a aucun projet pour éviter les inondations. Nous avons l’impression que les différents quartiers touchés et les sinistrés ont été oubliés ».
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La maison à côté du Cirieux
Jean-François Platel habite dans la rue Henri Papin, un des endroits qui a le plus souffert dans la nuit du 24 au 25 juin 2019. Sa habitation est située juste à côté du Cirieux. La rivière a débordé cette nuit-là, et fait de gros dégâts. Heureusement, la maison du Lexovien est surélevée, « environ 2 mètres à 2,50 mètres au-dessus du niveau de la rivière ».
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Pourtant, l’eau était « à 20 cm du niveau de la porte-fenêtre » se souvient Raphaël. Là où certains de ses voisins ont tout perdu, Jean-François Platel n’a subi des dégâts que dans son sous-sol, et sur ses véhicules. La maison est par ailleurs située à proximité des berges, qui se sont effondrées.
Un audit sur tous les cours d’eau ?
« En 2003, il y avait déjà eu des inondations conséquentes. Mais rien n’a été fait entre les deux inondations », déplore le Lexovien :
Quand j’étais enfant, tous les ans, le quartier Creton, la rue Rose Harel ou la rue des Blanches Portes avaient les pieds dans l’eau. Des travaux avaient été faits, et il n’y a plus eu d’inondations.
Cette fois, quelle sera la solution ? Jean-François et Raphaël Platel demandent aux candidats de s’emparer du dossier. Ils suggèrent :
« Il faudrait peut-être qu’un audit soit réalisé sur l’ensemble des cours d’eau. »
Ils remarquent aussi que la rivière « n’est pas entretenue, il y a un problème au niveau du lit » : « Nous faisons notre partie pour le curage de la rivière. Mais si ce n’est pas fait 10 mètres plus loin, ça ne sert à rien ».
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« C’est anxiogène pour les riverains »
Le problème ne se limite pas à Lisieux : pour Raphael Platel, le prochain maire devra « travailler en bonne intelligence » avec les communes environnantes, la communauté d’agglomération et le syndicat mixte du bassin versant de la Touques.
Pour eux, il y a urgence : « Le climat change, ces événements sont amenés à se reproduire » annoncent les deux hommes. Déjà, « le Cireux monte plus rapidement qu’avant ». Les sinistrés de la rue Henri Papin, encore marqués par la nuit des inondations, ont besoin d’être rassurés :
« Quand il pleut beaucoup, ou qu’il y a des alertes orages et pluie, on dort moins bien. C’est anxiogène pour les riverains… »
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