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Interview / Laurent Nicollin : "Tout le monde parle du stade, mais personne ne parle de Louis Nicollin"

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Laurent Nicollin, président du MHSC, travaille déjà depuis deux ans sur le dossier du nouveau stade.

Laurent Nicollin, président du MHSC, travaille déjà depuis deux ans sur le dossier du nouveau stade. (©CN)

Lancé il y a deux ans, le projet de futur stade est au ralenti depuis que l’emplacement prévu initialement n’est plus viable. Seulement en apparence car en coulisse Laurent et Olivier Nicollin, avec leurs partenaires, finalisent un projet ambitieux et inédit en France que soutient activement Philippe Saurel.

À quatre mois des municipales, les incertitudes qui planent font du sujet un argument de campagne pour les candidats. Dernier en date, Michaël Delafosse qui propose de l’implanter à la place du projet de centre commercial Ode à la mer prévu à Pérols. Au coeur des discussions, Laurent Nicollin tient à rappeler l’importance de ce nouvel outil pour le MHSC mais également pour la mémoire de son père.

Lire aussi : Montpellier : Philippe Saurel envoie le nouveau stade sur le terrain des Municipales

Métropolitain : Qu’avez-vous pensé de la proposition de Michaël Delafosse ?

Laurent Nicollin : Cela fait toujours plaisir qu’un candidat aux municipales parle positivement du stade et valide l’idée d’un stade privé. Après, nous on est axés sur la zone de Cambacérès qui est celle proposée par le maire et qui, pour nous est la plus idéale. On travaille dessus depuis plusieurs mois maintenant. Surtout que, à part si l’on veut nous enlever de Montpellier, on souhaiterait rester. On est quand même le club de Montpellier même si Pérols fait partie de la Métropole. Mais si on doit partir, on choisira l’endroit où on veut être. S’il y a une proposition, c’est très bien mais on souhaite avant tout rester sur Montpellier qui est notre cœur. Notre centre d’intérêt est de rester ici et la zone de Cambacérès est l’endroit idéal dans notre plan de financement.

Actuellement, il y a des gens qui font de la politique politicienne. Mais c’est la France, de parler sans avoir les éléments.

Philippe Saurel a annoncé deux emplacements potentiels en remplacement du précédent, est-ce qu’il y en a un qui a votre préférence ?

Je vais me répéter mais Cambacérès est pour nous, et nos partenaires financiers, la zone qui nous semble idéale. C’est une zone où tout est à développer. On va bénéficier, sans que cela ait un coût supplémentaire pour la collectivité, du tramway qui va arriver à la gare et des accès qui seront faits pour simplifier cette zone. Il y a des choses maintenant à voir avec les Bâtiments de France mais notre préférence va à Cambacérès et je crois que c’est aussi celle du maire.

Lire aussi : Montpellier. Football : deux nouveaux sites pour le nouveau stade révèle le maire

La plupart des candidats ont un avis ou une proposition sur le nouveau stade. Est-ce qu’il y en a qui sont venus en discuter avec vous ?

Le seul avec qui j’échange régulièrement c’est le maire Philippe Saurel parce qu’il a envie de ce projet et il fait tout ce qu’il peut pour nous aider. Après, quand on fait son marché, on peut croiser des gens et serrer des mains. Mais non il n’y a pas eu de discussion. Le seul c’est Philippe Saurel parce que l’on travaille avec lui et les services de la Ville et surtout de la SERM depuis un an et demi pour développer le projet le mieux possible. Cela prouve qu’il y a un intérêt pour ce beau projet inédit à mettre en place pour la Ville et la Métropole de Montpellier.

La position sur le nouveau stade des candidats déclarés :
Mohed Altrad (sans étiquette) : étudier le dossier, financement majoritairement privé et quelques actions pour le public.
Anne Brissaud (Centre) : facilité l’emplacement, financement 100% privé.
Michaël Delafosse (La Gauche qui nous rassemble) : emplacement à Pérols en remplacement d’Ode à la mer et financement 100% privé.
Alex Larue (LR-UDI) : facilité l’emplacement, financement 100% privé.
#NousSommes : pas de nouveau stade.
Clothilde Ollier (EELV) : pas de nouveau stade.
Patrick Vignal (LREM) : facilité l’emplacement, financement 100% privé.

Certains veulent changer le financement, d’autres que vous restiez à La Paillade… Est-ce qu’il y a une crainte des résultats de ces municipales par rapport au dossier ?

Oui mais après c’est toujours pareil. Actuellement, il y a des gens qui font de la politique politicienne. Mais c’est la France, de parler sans avoir les éléments. On peut rester à La Paillade, cela ne me pose pas de problème. À part que c’est un stade en zone inondable. Quand on veut faire de la politique et être maire d’une grande ville comme Montpellier, il faut connaître cela.

Lire aussi : Montpellier / Nouveau stade : Laurent Nicollin attend désormais les élections municipales

Ensuite, on nous dit que cela va coûter de l’argent. Le stade de la Mosson cela coûte environ 1,5 M€ à la collectivité par an. Si on fait ça en privé cela coûtera zéro. Déjà le calcul est très vite fait. Ensuite, il n’y a aucune taxe spéciale à part une redevance que l’on paye à la collectivité mais qui ne leur paye pas ce que cela leur coûte. Si notre projet se met en place ce sera environ 10 M€ par an de taxes diverses et variées à la Ville, à la Métropole et à l’État. Je n’ai pas fait de grandes études mais il suffit de faire les calculs. Un nouveau stade, que l’on est prêt à faire, va ramener de l’argent et cela n’en coûtera pas aux collectivités. Actuellement, si on reste à La Paillade, déjà c’est 1 M€ par an pour le remettre aux normes, s’il y a une inondation c’est entre 6 et 7 M€… cela coûtera beaucoup plus d’argent.

Si on doit verser avec le musée, le casino, l’hôtel… entre 8 et 10 M€ de taxes à la collectivité, je pense que cela ferait de l’argent pour investir sur des pistes cyclables, dans les écoles, les crèches…

Où en sont les autorisations pour le casino ?

On travaille dessus. Le casino serait un plus pour la collectivité, pour nous, pour tout le monde. Il y a certains paramètres à mettre en place. La Mairie y travaille. S’il y a un casino, ce sera beaucoup plus intéressant financièrement pour nous et surtout pour la collectivité.

On va créer sur la Métropole de Montpellier, si on y arrive, un projet qui n’a jamais été fait en France.

Il y a un autre volet dans le projet, c’est la partie e-sport. Économiquement cela peut-être important pour vous ?

Tout est important économiquement. On essaye de faire un projet où cela va nous coûter beaucoup d’argent et il y aura beaucoup de crédits auprès des banques. Nous ne sommes pas là pour faire de l’argent. On est là pour ne pas en perdre et pouvoir rembourser chaque année le crédit que l’on veut mettre en place.

Lire aussi : Montpellier : une équipe public-privé donne le coup d’envoi du stade Louis Nicollin

Donc que ce soit l’e-sport, le casino, l’hôtel, le musée, une clinique du sport… il y a plein de choses que l’on essaye d’incorporer. On va créer sur la Métropole de Montpellier, si on y arrive, un projet qui n’a jamais été fait en France. Un stade avec autour et dedans des choses qui seront un plus pour la collectivité et les Montpelliérains.

C’est pour ça qu’à un moment donné il faut poser les chiffres et expliquer les choses. On est là pour ça mais tant que le projet n’est pas valider c’est difficile de mettre les choses en place.

Philippe Saurel, Laurent et Olivier Nicollin lors de la présentation du projet en juillet 2018.

Philippe Saurel, Laurent et Olivier Nicollin lors de la présentation du projet en juillet 2018.

Le modèle c’est essentiellement celui des stades allemands ?

À partir du moment où on fait un stade inédit, on essaye de prendre le meilleur de ce que l’on a pu voir partout. Les Allemands ils ont une culture qui fait qu’ils arrivent 2h avant et restent 2h après. On est allé voir des stades en Belgique à Gand où c’est pareil. L’idée c’est un stade avec une possibilité de le fermer un peu comme l’U Arena du Racing à Paris où les gens peuvent partager un bon moment.

On crée un outil, quitte à le faire nous même et à ne pas être trop bête autant prendre le meilleur de ce qu’il y a actuellement. Il faut que les gens prennent plaisir à venir passer entre 2 et 4h et que le stade soit l’exutoire. Le but c’est que les gens y viennent toute la semaine. Notamment au musée Louis Nicollin auquel tient énormément Philippe Saurel. Je pense que ce sera quelque chose de magnifique que l’on va apporter à la Métropole pour mettre un clin d’œil sur la ville de Montpellier. C’est mieux qu’il soit là à la vue de tout le monde que enfermé au Mas.

Donc on va donner de l’argent aux collectivités et créer de l’emploi, c’est sûr que ce n’est pas dans la tendance actuelle mais des fois il y a des choses que je n’arrive pas à comprendre

Le dossier a été lancé il y a deux ans et a déjà coûté de l’argent au club….

(il coupe) 100 000 €

… quand vous dites que vous êtes prêts à vous séparer du club. Vous y songez vraiment ?

On parle pour parler. On verra au moment où les gens prendront une décision sur notre projet. On sait que si on reste à La Paillade, le club ne progressera pas. Dans la vie quand on ne progresse pas et que l’on n’évolue pas, on régresse. Cela durera quelques années et peut-être que dans 7-8 ans le club descendra car il n’aura pas les moyens de lutter.

À certains moments, il faut savoir investir pour développer autre chose. On sait que si on reste dans un stade inondable, qui est difficilement accessible, cela devient accessible. Le stade de la Mosson, c’est notre histoire. Il était adapté à un moment, malheureusement il ne l’est plus pour le sport de haut niveau où maintenant il faut apporter autre chose aux gens.

Et on va créer des emplois contrairement à aujourd’hui à l’exception des jours de match. Un projet comme le notre c’est une création d’entre 3 000 et 4 000 emplois. Donc on va donner de l’argent aux collectivités et créer de l’emploi, c’est sûr que ce n’est pas dans la tendance actuelle mais des fois il y a des choses que je n’arrive pas à comprendre. On essaye de se battre pour un beau projet à 100 % privé, si des collectivités veulent nous aider on ne va pas s’en priver. Mais à la base on part d’un projet privé, on ne peut pas être plus clair.

Si, avec mon frère, l’on se lève tous les matins, c’est pour rendre honneur à ce qu’à fait mon père.

Administrativement et structurellement beaucoup de choses ont été faites par le club ces dernières années. Sportivement, il y a une montée en puissance indéniable. Est-ce que vous diriez que le club est à un tournant ?

Avec l’équipe que j’ai actuellement, je regrette de ne pas avoir en juin prochain un nouveau stade qui me permettrait de rentrer plus d’argent, d’avoir une équipe plus compétitive et pouvoir garder peut-être des joueurs qui vont partir l’année prochaine. Effectivement, on est à un virage très important. On ne pouvait pas dire avec mon frère et mes partenaires « on reste comme ça et on verra ce qu’il arrivera ». On est des compétiteurs, on veut essayer d’avoir de bons résultats sportifs et l’outil du stade nous permettrait d’avoir plus de monde, plus de sponsors, plus de retombées financières.

On est à un tournant car le stade de La Mosson est vieillissant, n’est plus adapté au sport de haut niveau et on ne peut plus rien faire dessus pour le mettre aux normes, avoir des restaurants, des magasins et faire que ce soit un lieu de vie où les gens puissent venir avant et rester après un match. Il ne faut pas se voiler la face, c’est un bel outil mais ce n’est pas l’outil idéal pour faire venir plus de monde.

Mais surtout, il est inondable. On sait que les inondations que nous avons vécu nous les aurons à nouveau un jour. Dès qu’il pleut comme il y a 15 jours, on est tous en stress au club à appeler la Métropole et le stade. C’est vital pour nous, une année cela avait été inondé et on ne s’en est jamais remis en descendant en 2e division pendant 5 ans. Le coup d’après, on a réussi à s’en sortir en jouant au stade de rugby.

Les valeurs comptent dans votre famille. Philippe Saurel a fait une promesse à votre père. Est-ce que cela vous engage vis à vis de lui ?

Le maire de Montpellier Philippe Saurel a fait une promesse à Louis Nicollin qui a été très important pour Montpellier et pour le club. Et je vois qu’il fait tout pour respecter ses engagements et rendre hommage et honneur à Louis Nicollin. Tout le monde parle du stade mais personne ne parle de Louis Nicollin. C’est le seul à lui rendre hommage. Si, avec mon frère, l’on se lève tous les matins, c’est pour rendre honneur à ce qu’à fait mon père. Je pense que c’est là, la pierre angulaire du projet

Bien sûr c’est important pour nous et pour le club mais il y a aussi le désir de se battre car mon père voulait ce nouveau stade. Philippe Saurel veut tenir sa parole. On peut critiquer ou pas, mais les personnes qui veulent tenir leur parole, c’est tellement rare donc c’est à souligner. Et je suis toujours très touché quand le maire parle de Louis Nicollin et veut lui rendre hommage.


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