Les images désolantes de la Ville rose, après les débordements survenus lors de l’acte VI des gilets jaunes, samedi 22 décembre 2018, ne passent pas pour le premier magistrat. Jean-Luc Moudenc a vivement réagi sur les réseaux sociaux, déplorant que sa Ville soit « devenue un champ de bataille ».
« Toulouse, plus touchée que les autres », selon Moudenc
Sur ses comptes twitter et facebook, le maire de Toulouse écrit :
Cet après-midi n’avait rien à voir avec une manifestation de gilets jaunes. Toulouse, plus touchée que les autres villes de France, devenue champ de bataille entre police et casseurs vêtus de jaune.
« Ras le bol ! », scande le maire
Le maire a également déploré que les habitants et les commerçants de Toulouse soient « les victimes » de ces scènes de chaos :
Toujours les mêmes victimes : commerçants privés de clients, Toulousains perturbés dans leurs courses et usagers de Tisséo empêchés d’accéder aux transports ! Ras le bol !
Auj. n’avait rien à voir avec 1 manifestation de gilets jaunes. #Toulouse, + touchée que les autres villes, devenue champ de bataille entre police et casseurs vêtus de jaune. Tjrs les mêmes victimes : commerçants, clients toulousains et usagers privés de transports ! Ras le bol !
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) December 22, 2018
En milieu d’après-midi, samedi, le maire rappelait au micro de BFMTV qu’il avait « pris des dispositions pour inciter les gens à venir dans les commerces de Toulouse ». Des enseignes qui ont à nouveau dû baisser le rideau samedi.
J'espérais que ce week-end ne serait pas perturbé, que les Toulousains pourraient venir tranquillement faire leurs courses. Ce n'est pas le cas, c'est regrettable. D'autant + que nous avons pris des dispositions pour inciter les gens à venir ds les commerces de #Toulouse – @BFMTV pic.twitter.com/edVzGfAOSF
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) December 22, 2018
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Pour ses adjoints, les casseurs « terrorisent les Toulousains »
Pour son adjoint au commerce, ces manifestants radicaux « seront responsables de la mort de dizaines de commerçants et artisans ». Jean-Jacques Bolzan déplore :
Encore un week-end pourri par des casseurs mêmes aux gilets jaunes. Ils seront responsables de la mort de dizaines de commerçants et artisans.
Encore un we pourrit par des casseurs mêmes aux #giletsjaunes. Ils seront responsables de la mort de dizaines de commerçants et artisans. Tous les interpellés doivent être sévèrement punis et payer les dégâts. Ras le bol.
— JJBOLZAN (@JJBolzan) December 22, 2018
Son adjoint Bertrand Serp, par ailleurs maire de quartier à Saint-Cyprien, durement touché par les précédentes manifestations, a de son côté dénoncé « les violences des casseurs qui terrorisent les Toulousains et pénalisent les commerçants en ces périodes de fête ». Quand une autre adjointe, Laurence Katenmeyer, lançait : « Laissez nous vivre ! ».
Je condamne unanimement les violences des casseurs #toulouse qui terrorisent les toulousains et pénalisent les #commerçants en ces périodes de fêtes et remercie les #policiers et agents de la ville @Toulouse pour leur travail exceptionnel #Toulouse #gilletsjaunes31 pic.twitter.com/UIHaFRAKVw
— Bertrand Serp (@bertrandserp) December 23, 2018
Stop ! Y a en marre des casseurs extrémistes. Encore un samedi ou les familles sont prises en otage chez elles, chez leurs commerçants ,… #toulouse Laissez nous vivre ! pic.twitter.com/xZlrKF9ooz
— Laurence Katzenmayer (@katzenmayerLK) December 22, 2018
Minorité #GiletsJaunes, violente, à qui on a lâché… Ça fait trop de propositions en une même phrase!
— Pierre ESPLUGAS-LABATUT (@pierreesplugas) December 22, 2018
Nème samedi soir consécutif où les équipes #Propreté de @TlseMetropole vont dans la nuit réparer les dégâts, mettre en sécurité et effacer au plus vite les stigmates des violences de la journée @Toulouse. Un grd merci à tous les agents en astreinte toutes ces nuits. @jlmoudenc pic.twitter.com/g9kzN52983
— Emilion Esnault (@EmilionEsnault) December 22, 2018
« Honte aux casseurs », dit Romain Cujives, dans l’opposition
Une fois n’est pas coutume, l’opposition socialiste était au diapason. Romain Cujives écrit : « Honte aux casseurs qui viennent ternir le juste combat de ceux qui ne demandent que considération, écoute et justice ». Et d’appuyer : « Toulouse pansera ses plaies et sa résilience sera la défaite des casseurs ».
Honte aux casseurs qui viennent ternir le juste combat de ceux qui ne demandent que considération, écoute et justice. Je condamne avec une constante fermeté ces actes inadmissibles. Toulouse pansera ses plaies et sa résilience sera la défaite des casseurs. #Toulouse pic.twitter.com/2nx9Jt7BBo
— Romain Cujives (@RomainCujives) 23 décembre 2018
Un nouveau samedi de chaos
À trois jours de Noël, cet Acte VI des gilets jaunes a une nouvelle fois fait du grabuge dans la Ville rose. La mobilisation de quelque 2 500 personnes, contre 4 500 le samedi précédent – selon les chiffres de la préfecture – reste l’une des deux plus importantes de France, avec Bordeaux (Gironde). Et si elle a débuté dans le calme, la manifestation, infiltrée par « une centaine de casseurs » selon la préfecture, a une nouvelle fois tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre. À 20 heures, les services de l’État indiquaient que « 18 personnes ont été interpellées avec différentes armes, dont une hache, ou pour des dégradations ou des violences à l’encontre des forces de l’ordre ». Ils comptabilisaient « 3 blessés légers, dont un membre des forces de l’ordre ».
Des incidents ont éclaté un peu partout à Toulouse, « avec des jets de projectiles, de produits chimiques (acide) à l’encontre des forces de l’ordre », selon la préfecture, mais aussi des incendies de poubelles, des barricades érigées… Dans le même temps, de nombreuses vitrines et du mobilier urbain ont été déteriorés. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes à de nombreuses reprises, et de tirs de flashball. Deux canons à eau ont aussi été déployés sur place.
Tout l’après-midi, le marché de Noël a été fermé, alors que de nombreux commerces du centre-ville ont plié boutique par précaution, et que les transports publics (métro, tram, et bus) ont été arrêtés ou fortement perturbés.
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