Yvon Robert tend la main à Frédéric Sanchez. Après leurs vifs échanges lors du conseil communautaire du 17 décembre 2018 au sujet du nouveau franchissement de la Seine, le maire de Rouen (Seine-Maritime) soumet de nouvelles propositions au président de la Métropole. L’édile rouennais envisage deux options supplémentaires à proposer lors de la concertation citoyenne.
Yvon Robert désavoue la passerelle
Dans un courrier daté du 21 décembre 2018, Yvon Robert et les présidents de groupe (socialiste, écologiste et communiste) de la majorité rappellent d’abord qu' »améliorer et renforcer les moyens de traverser la Seine, notamment pour les piétons et les cyclistes, est un enjeu très important pour les Rouennaises et les Rouennais ».
En perspective notamment de la future gare rive gauche et de l’écoquartier Flaubert, il semble pertinent de réfléchir à de nouvelles évolutions et à de nouveaux projets.
Mais le maire a clairement désavoué l’option privilégiée par le président de la Métropole, à savoir une passerelle au niveau de l’actuel Panorama XXL, et n’a montré guère d’enthousiasme pour l’hypothèse d’une navette fluviale.
Deux nouvelles options proposées
Frédéric Sanchez a annulé le vote pour poursuivre les études sur la passerelle (pour un montant de 300 000 euros) et le test de la navette fluviale (700 000 euros sur deux ans). Il a annoncé à la place le lancement d’une concertation des citoyens, via une plateforme en ligne.
Yvon Robert souhaite donc d’ores et déjà peser et, dans le courrier adressé à Frédéric Sanchez, invite à mettre à l’étude deux autres options : « l’améliorations des accès du pont Guillaume-le-Conquérant existant pour les transports doux, à partir des quais à l’ouest » et « un nouveau franchissement à l’est, au niveau de l’île Lacroix ». Cette deuxième option n’a d’ailleurs jamais été écartée par Frédéric Sanchez, simplement renvoyée à plus tard, en attendant que la perspective de la nouvelle gare Saint-Sever s’éclaircisse.
Réponse évasive de Frédéric Sanchez
Méfiance de la part d’Yvon Robert quant à la tenue de la concertation ? Le maire poursuit son courrier en mettant en avant « l’expérience et l’expertise de la Ville de Rouen en matière de concertation publique ».
C’est pourquoi nous nous portons volontaires pour co-organiser et mener avec la Métropole, en lien étroit avec tous les élus métropolitains et municipaux, une concertation citoyenne approfondie.
Le président de la Métropole a répondu dès le lendemain… de façon évasive. « Je me félicite du contenu de votre lettre du 21 décembre », écrit Frédéric Sanchez. « Lors du dernier conseil métropolitain, j’ai proposé la poursuite des études et l’approfondissement de la concertation publique sur les franchissements doux de la Seine à Elbeuf et à Rouen. Je suis donc extrêmement satisfait que vous confirmiez votre volonté d’avancer. »
Frédéric Sanchez ne fait en revanche aucune allusion aux options proposées par Yvon Robert ou à sa volonté de prendre part à l’organisation de la concertation. « Aucun élu métropolitain ne doute que les habitants de nos communes participeront activement aux concertations que nous organiserons », insiste-t-il.
Une chose est sûre, le débat est loin d’être clos autour du nouveau franchissement de la Seine. Un sujet qui risque bien d’être au cœur des campagnes municipale et métropolitaine de 2020.