C’est une affaire hors norme qui vient d’être jugée ce vendredi 4 janvier par le tribunal correctionnel de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
Celle de Sophie (*), une agent d’entretien de 51 ans qui a volé et falsifié 9 chèques à une octogénaire de Dinard, pour un montant de plus de 10 000 euros afin de financer…une fécondation in-vitro en Espagne.
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Un désir irrépressible d’enfant
C’est le mari de la victime qui s’est aperçu des débits anormaux sur le compte bancaire du couple, et qui a porté plainte le 31 décembre 2018. Placée en garde à vue, la femme de ménage a reconnu les faits, en invoquant l’irrépressible envie d’enfant avec son nouveau compagnon comme son unique motivation.
A 50 ans passés, la fécondation dans un pays qui l’autorise à cet âge était donc la seule solution. « Ce désir absolu l’a rendue totalement aveugle sur les moyens », plaide son avocat à la barre.
D’autant plus aveugle qu’elle entretenait depuis plusieurs mois une amitié partagée avec la victime, qu’elle visitait toutes les semaines.
« C’est une personne gentille »
La vieille dame, malgré l’important préjudice subi, ne dit pas autre chose au tribunal.
Je ne veux pas lui créer d’ennuis, c’est une personne gentille. Je ne veux pas faire d’intérêt sur la misère humaine, même s’il faudrait qu’elle arrête ».
Car l’aide-ménagère n’en était pas à son coup d’essai : elle a déjà été condamnée deux fois, pour détournement et pour la falsification d’un chèque dérobé à une collègue de travail.
4 mois de prison ferme
Un antécédent récent qui incite le procureur à réclamer une peine de 8 mois, dont 4 fermes, assortie d’un mandat de dépôt à l’audience.
Un emprisonnement immédiat qui serait démesuré selon l’avocat de la femme de ménage, qui souhaite notamment que la prévenue puisse continuer à travailler pour rembourser sa victime, malgré une situation financière très difficile et cet enfant à naître dans huit mois.
Après un long délibéré, le tribunal a prononcé la peine demandée par le procureur, mais sans placement immédiat en détention.
Sophie devra en outre rembourser 7150 euros à la victime, le reste de la somme ayant déjà été restitué par la banque.
(*) Prénom d’emprunt