Emmanuel Macron était à Grand-Bourgtheroulde (Eure) ce mardi 15 janvier 2019 pour le lancement du Grand débat national. (©Le Courrier de l’Eure – Thomas Gourlin)
Lors de la visite d’Emmanuel Macron dans l’Eure, à Grand-Bourgtheroulde, mardi 15 janvier 2019 pour le lancement du Grand débat national, le filtrage des personnes présentes devant le président de la République a connu une faille.
Éric Portier, qui réside près de Louviers et qui n’était pas invité, a réussi à passer les nombreux barrages de sécurité mis en place, parvenant même à prendre un selfie avec le Président.
Non sans une certaine fierté, cet habitant, très culotté, détaille sa stratégie.
J’ai réussi à me faufiler discrètement jusqu’à arriver dans l’espace où attendaient tous les maires. J’ai vu de nombreux élus que je connaissais qui étaient tous très étonnés de me voir. J’ai passé la fouille et je me suis retrouvé dans leur car pour aller jusqu’au gymnase. Et c’est un maire qui a accepté de m’aider à passer. »
Selon nos informations, c’est un élu de la Case qui s’est porté garant de cet individu, lui permettant de se rendre jusque dans le gymnase où se trouvaient 700 élus, maires et parlementaires Normands, ainsi que des membres du gouvernement.
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« C’est une erreur, que je regrette amèrement mais que j’assume », nous confie Bernard Leroy (UDI), maire du Vaudreuil, par ailleurs président de l’agglomération. Il sait qu’il risque de se faire taper sur les doigts. Il plaide donc.
Je connais cet individu depuis des années. Je m’en suis porté garant, car il a une famille honorablement connue. Mais je reconnais qu’il y avait des dispositifs de sécurité et que j’aurais dû les respecter, point, terminé. Il ne faut pas non plus en faire un fromage, parce que la réunion était superbe. Les dispositions de sécurité étaient optimales et il n’y a eu aucune atteinte à la sécurité du président. »
Le préfet de l’Eure, Thierry Coudert, ne cache pas sa stupéfaction quand nous lui apprenons l’information.
C’est totalement irresponsable, j’espère qu’il saura en tirer les conséquences. C’est scandaleux qu’un élu puisse se permettre d’introduire dans un périmètre sécurisé quelqu’un en le faisant passer pour un invité officiel alors que ce n’était pas le cas. »
Le représentant de l’État dans le département a lui-même vérifié dans les registres d’émargement, constatant que Bernard Leroy était le responsable de la présence d’Éric Portier là où il n’aurait normalement pas dû être.
Le préfet relativise toutefois la question de la sécurité autour d’Emmanuel Macron.
Il n’y avait pas de risque pour le Président étant donné que plusieurs portiques permettaient de détecter les objets qui pourraient être nuisibles à la sécurité, notamment les armes. Et il y avait un dispositif dans la salle pour intervenir rapidement au moindre problème. »
Même les parlementaires ne pouvaient pas se faire représenter lors de ce premier Grand débat, ce qui interroge forcément sur le dispositif mis en place pour assurer la sécurité du chef de l’État.
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Le député de la 4e circonscription de l’Eure, Bruno Questel (LREM), ancien maire de Bourgtheroulde, se souvient très bien de M. Portier.
Il est venu me demander un selfie, c’était d’ailleurs le seul. Comme je savais que toutes les personnes autour de moi étaient passées par les dispositifs de sécurité je ne me suis pas inquiété, il semblait tellement décontracté. Et il disait qu’il était maire d’une petite commune de l’Eure. Moi-même, j’ai dû montrer cinq fois ma carte de député à différents points de contrôle depuis chez moi. »
Bruno Questel nous indique même qu’il va envoyer un courrier à Bernard Leroy et à l’ensemble des maires de la Case.
L’amateur de selfies a posté sur son compte Facebook les photos prises avec différentes personnalités politiques présentes à Grand-Bourgtheroulde, ainsi que des vidéos tournées dans le gymnase lors du débat.