350. C’est le nombre d’interpellations recensées par le parquet de Toulouse depuis le début des manifestations des gilets jaunes, il y a deux mois, a indiqué vendredi 18 janvier 2019 le procureur de la République, Dominique Alzeari, en marge de l’audience solennelle de rentrée du Tribunal de grande instance. Et ce à la veille de l’acte X du mouvement, redouté par Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse.
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« Pas de gestion spécifique » selon le procureur
Si « c’est une surcharge d’activité extrêmement lourde », le procureur a tout d’abord tenu à « relativiser ce phénomène », rappelant que le parquet avait traité des dizaines de milliers d’affaires en 2018. Et alors que la justice est parfois accusée d’avoir la main lourde avec les gilets jaunes, il a assuré qu’aucun traitement « spécifique » n’avait été instauré à leur encontre. Et le magistrat d’étayer :
Il n’y a pas une gestion spécifique de ces domaines-là. Nous avons appliqué la loi. Nous avons apporté des réponses pénales rapides dans toute leur diversité et progressivité. Nous avons, comme nous le faisons dans toutes les matières, déféré beaucoup de gens, pour voir les dossiers, échanger avec eux, avoir une individualisation de nos orientations et des peines devant le tribunal.
34 peines d’emprisonnement à Toulouse
Dominique Alzeari a ensuite détaillé ces chiffres : sur les 350 interpellations, 298 ont été effectuées en zone police, en quasi-totalité à Toulouse. Le procureur a précisé que ces 350 arrestations s’étaient soldées par quelque 288 gardes à vue. Lesquelles ont conduit à « 34 peines d’emprisonnement ». À noter également que « près de 80 personnes » ont fait l’objet d’une interdiction de paraître et de manifester. Et ce n’est pas fini :
Il nous reste aujourd’hui à traiter plus de 300 plaintes, qui n’aboutiront pas toutes, dans le cadre du suivi des enquêtes préliminaires organisées avec les policiers et les gendarmes.
En vidéo. Le procureur Dominique Alzeari fait le bilan depuis le début du mouvement :
Et aussi… 69 déferrements après les manifs lycéennes
Cet afflux de dossier lié aux manifestations des gilets jaunes n’est évidemment pas sans conséquence sur l’organisation de l’institution judiciaire. D’autant qu’il faut ajouter à ces chiffres ceux des manifestations lycéennes de décembre 2018, qui ont conduit à « 69 déferrements ».
170 policiers et gendarmes blessés à Toulouse
Le procureur de la République a souligné l’importante mobilisation des forces de l’ordre lors des actions des gilets jaunes, et indiqué vendredi que « 170 policiers et gendarmes ont été blessés » depuis le début des manifestations à Toulouse.