Ils n’aiment pas le terme de « pompiers de l’extrême ». Pourtant, le regard des citoyens sur l’action de ces pompiers qui évoluent hors cadre traditionnel impressionne toujours, dès leur moindre intervention. Le commandant Jean-Christophe Mazas, ancien conseiller technique du Grimp (groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux), s’en explique :
On ne se considère pas comme des pompiers de l’extrême mais il est vrai qu’on est très voyant. Notre déploiement impressionne toujours ».
« Sans nos collègues, on n’est rien »
L’unité du Grimp a été créée en 2006 en Lot-et-Garonne.
On était à la limite d’utilisation des moyens traditionnels dans certaines situations. Il y a eu une évolution des techniques de travail et lors de certaines interventions, il y a besoin d’une équipe spécialisée »
Aujourd’hui, le Grimp compte une vingtaine de pompiers répartis dans les centres d’Agen, Villeneuve-sur-Lot, Fumel, Tonneins, Casteljaloux et Marmande. Le lieutenant Sébastien Durand est le chef de cette unité secondé par l’adjudant Stéphane Varona.
En milieu naturel ou industriel
Le Grimp est sollicité par les pompiers lors d‘interventions délicates. « Plus l’appel est rapide, mieux c’est pour intervenir », soulignait l’adjudant Varona.
En tout cas, les pompiers du Grimp se veulent complémentaires des moyens traditionnels déployés sur le site d’une intervention.
« On est complémentaire. Sans nos collègues, on n’est rien. En aucun cas, nous ne sommes là pour suppléer. Chacun a une mission bien spécifique »
Le Grimp peut intervenir dans tous les milieux qu’ils soient industriels ou naturels. Ces pompiers hors normes peuvent être sollicités pour intervenir dans une zone escarpée – comme on en voit notamment dans des coins boisés vers Tournon d’Agenais – ou dans des accidents survenus dans des cavités ou des ravins.
Peu importe la hauteur
Ils interviennent aussi parfois à des hauteurs vertigineuses notamment sur des pylônes électriques, des silos ou autres sites industriels avec des hauteurs.
Mais il n’est pas nécessaire que cela soit très haut pour que l’on fasse appel à nous. On intervient par exemple pour sortir des victimes d’une maison par la fenêtre du premier étage. La préoccupation première est que la personne prise en charge soit dans de bonnes conditions pour une prise en charge rapide »
Pour cela, ces pompiers utilisent des techniques de cordes que l’on peut retrouver dans les pratiques de la spéléologie et l’alpinisme. Ils utilisent aussi tous les moyens techniques « comme des treuils électrique et autre palans » pour garantir l’efficacité de leur intervention. Ces pompiers sont habilités aussi à intervenir aussi à l’aide d’un hélicoptère. En cas de situations des plus extrêmes.
Des manœuvres obligatoires
Tous les mois, la vingtaine de pompiers du Grimp effectue des entraînements obligatoires.
Ce jour-là, ils interviennent dans un silo à Feugarolles. « Une manière de mettre en application toutes nos techniques », souligne l’adjudant en charge de la manœuvre du jour « on fait toutes les étapes auxquelles on serait confrontés sur une intervention réelle ». Cela avec l’appui d’une équipe de pompiers avec des moyens traditionnels. « C’est aussi l’occasion de s’entraîner à évoluer ensemble ».
Les membres du Grimp sont aussi appeler à effectuer des entraînements à la base de Mérignac où ils se confrontent à des situations avec hélitreuillage.
15 à 20 comme le nombre d’interventions, en moyenne, nécessitant l’intervention du Grimp dans le Lot-et-Garonne, chaque année. Selon les années, ce nombre peut connaître un essor plus important. L’an passé, treize interventions ont été effectuées par cette unité spécifique.
AU FIL DES INTERVENTIONS DU GRIMP…
A Nérac, une équipe du Grimp a été appelée suite à la chute à son domicile d’une mamie. Il a été nécessaire, pour le bien-être de la victime, de l’évacuer par la fenêtre du premier étage.
A Colayrac, le 30 décembre, les pompiers ont été appelés pour évacuer une personne de forte corpulence inconsciente suite à un malaise dans son habitation. Tout un système a été installé pour évacuer l’homme par la fenêtre du premier étage et le maintenir à l’horizontale.
A Lavardac, il y a quelques semaines, un détachement du Grimp a été sollicité par les pompiers de Lavardac suite à la chute d’une voiture en contrebas d’un pont.
A Mézin, le Grimp a été sollicité à la fin du mois d’octobre à la maison de retraite. Une résidente avait chuté d’une fenêtre atterrissant sur un toit. L’intervention de ces pompiers spécialisés a permis sa prise en charge dans les meilleures conditions.
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