C’est une première étape dans l’établissement d’un large plan de prévention des risques de submersion par la mer qui a été présenté mardi 22 janvier 2019. Après avoir établi dans le détail différents scénarios, la préfecture de Seine-Maritime entame, avec les acteurs du Havre, un travail sur une nouvelle réglementation à mettre en place dans ce bassin d’activité.
Un risque d’inondation par l’est
La réserve naturelle de l’estuaire sous deux mètres d’eau, une partie de la ville basse du Havre ou de sa zone industrielle inondées… Contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, ce n’est pas le front de mer qui est directement menacé par le risque de submersion. Le territoire havrais est plutôt exposé à un risque de débordement par l’est, via un espace naturel qui jouerait un important rôle de stockage d’eau.
C’est ce qu’il ressort de l’étude menée par les services de la DDTM de Seine-Maritime, en collaboration avec les acteurs locaux comme Le Havre Seine Métropole ou le Grand port maritime du Havre dans le cadre de l’élaboration du Plan de prévention des risques littoraux par submersion marine.
Trois années d’enquête
Pas de panique toutefois : les différents scénarii établis le sont sur une base centennale, c’est-à-dire ayant une « chance » sur 100 de se produire chaque année. Une base prenant également en compte l’élévation du niveau de la mer liée au réchauffement climatique. « Il s’agit là d’un travail très technique, voir scientifique », précise Laurent Bresson, directeur de la DDTM de Seine-Maritime.
Trois ans auront été nécessaires pour modéliser de la façon la plus précise possible les risques potentiels du bassin havrais. « Un territoire jeune, qui a beaucoup été transformé par la main de l’homme assez récemment à l’échelle qui nous intéresse, note Laurent Bresson. Nous n’avons pas le recul historique que l’on peut avoir ailleurs. »
Établir une nouvelle réglementation
Une fois cette base établie, il reste encore aux concepteurs de ce PPRL un an de travail pour concevoir le dispositif réglementaire qui en découle. « Parmi les leviers dont nous disposons, nous allons principalement agir sur l’aménagement de l’urbanisme et de la construction », pose le directeur de la DDTM.
C’est donc une phase de concertation avec les acteurs locaux qui s’ouvre désormais pour calibrer cette réglementation au mieux. Cela pourra par exemple passer par « la fixation d’un plancher pour les nouvelles constructions au dessus de la côte de submersion » ou « faire en sorte que la desserte des réseaux, notamment électriques, soit réalisée plutôt par le haut sur les nouvelles constructions dans les zones à risque. »
Un travail sur le long, voir le très long terme qui relève pour la plupart « du bon sens » et qui aura son importance : ces réglementations vaudront « servitude d’utilité publique », et s’imposeront donc aux plans locaux d’urbanisme.