Un greffe « en grande souffrance ». Et « un parquet à bout de souffle », selon les mots du procureur de Fontainebleau, Guillaume Lescaux. Lors de l’audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Fontainebleau, le mardi 29 janvier, les magistrats ont évoqué le manque de postes qui touche même le siège.
« 2018, quelle année !, a souligné la présidente, Karine Gonnet. Nous avons malgré tout obtenu de bons chiffres, si on les rapporte au manque d’effectifs. »
Ainsi, près de 12 000 procédures pénales ont été examinées par à peine trois magistrats du parquet. Au final, sur les 3 200 affaires considérées comme poursuivables, 92 % d’entre elles ont fait l’objet d’une réponse pénale. Les cinq délégués du procureur ont réussi à mener 1276 procédures alternatives.
Le ministère public a pu bénéficier provisoirement d’un substitut durant deux mois, et d’un juriste assistant durant quatre mois.
« Mais ces renforts ont été bien insuffisants pour nous permettre de traiter l’ensemble des procédures enregistrées cette année », a indiqué Guillaume Lescaux, qui débute l’année avec 648 procédures non traitées, ce qui représente une hausse du stock de 22 % par rapport au début de 2018. Cette situation n’est pas digne de la justice du XXIe siècle ».