Un jardinier de 25 ans était jugé, lundi, devant la cour d’appel de Caen (Calvados) pour avoir piloté un trafic de cannabis pendant près de quatre ans, à Mortagne-au-Perche (Orne). Comme en première instance, il a écopé de deux ans de prison avec sursis.
Jusque-là inconnu de la justice, J.M. devra également effectuer 70 heures de travail d’intérêt général d’ici à 18 mois s’il ne veut pas être amené à purger sa peine.
Une sanction rare dans ce genre de dossier
« C’est une sanction étonnamment clémente et rare dans ce genre de dossier », a remarqué l’avocat général. Pour autant, le représentant du ministère public n’a pas requis de sanction plus lourde à l’encontre du prévenu qui, analyses sanguines à l’appui, a tourné la page avec son passé de dealer.
L’intéressé avait été interpellé en octobre 2015 dans le jardin de la mairie de Mortagne-au-Perche, avec près de 18 g d’herbe de cannabis, deux téléphones et 200 € sur lui. « Il a immédiatement coopéré avec les gendarmes », a précisé son avocat.
Le matériel du parfait petit délinquant
La perquisition menée chez lui avait permis de mettre la main sur près de 800 g de drogue, plus de 400 € en petites coupures mais aussi sept pieds de cannabis et trois sacs poubelle remplis de feuilles. Formé au jardinage par Pôle emploi, le dealer à la main verte avait eu l’idée de lancer sa production pour assurer sa propre consommation, avant de fournir un petit réseau de clients.
En moyenne, il fumait alors une quinzaine de joints par jour. Dans sa chambre, les enquêteurs avaient également découvert le matériel « du parfait petit trafiquant », a résumé l’avocat général ainsi qu’un pistolet, un revolver et une vingtaine de cartouches.
« Les armes étaient posées à côté de son lit, chargées », a précisé le magistrat. Présent à la barre, l’ex-dealer a reconnu qu’il alimentait des amateurs de cannabis dans l’Orne, l’Eure et l’Eure-et-Loir. Devant les enquêteurs, il avait livré les noms de tous ses fournisseurs et clients, ce « malgré la crainte des représailles », a insisté son conseil.
Dans sa plaidoirie, ce dernier a demandé, et obtenu de la cour la confirmation de la sanction qui avait été prononcée en février 2017, à Alençon. En première instance, quatre autres personnes avaient été condamnées dans ce dossier, parmi lesquelles une mère de famille et ses deux fils.
/BM (PressPepper)