« Avec cette génération, la France ne gagnera rien ». Olivier Magne, ancien troisième ligne international (90 sélections), a eu des mots très durs pour probablement très justes afin de définir la génération actuelle des joueurs présents en équipe de France. La défaite leur colle à la peau et cela s’en ressent dans leurs prestations. Pire, ils ne savent plus gagner, même quand la victoire semble leur tendre les bras (comme face au pays de Galles).
Lire aussi : 6 nations 2019. Olivier Magne tacle les joueurs du XV de France sur leur manque d’intelligence
Faut-il tout changer ? Jacques Brunel a misé sur la continuité pour la suite du Tournoi des 6 nations. Il n’a procédé à aucun changement afin d’affronter l’Ecosse au Stade de France. Et il faut vous y faire : ce sera très certainement avec ce groupe-là – à quelques éléments près – que Brunel prendra l’avion direction le Japon pour la Coupe du monde (22 septembre – 2 novembre). Pour le coup de balai général et tant espéré, il faudra attendre le lendemain du rendez-vous planétaire.
Doumayrou, c’est 83% de défaites en Bleu
Actu Rugby s’est penché sur les chiffres. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons pris peur. Certains joueurs tricolores présentent des bilans pour le moins catastrophiques en équipe de France. Un exemple ? Citons le Rochelais Geoffrey Doumayrou, qui n’a connu que deux victoires en Bleu en douze sélections (83% de défaites). Guilhem Guirado, lui, symbolise clairement cette « génération de la loose » puisqu’il totalise plus de 63% de défaites en tant que capitaine du XV de France.
Lire aussi : À quoi ressemblerait le XV de France si on se débarrassait de la « génération de la loose » ?
Des mauvais chiffres pour ces joueurs appelés au lendemain de la Coupe du monde 2015. A ce moment-là, le XV de France était un champ de ruines. On comptait sur eux pour relever la barre et opérer un net virage. Au contraire de ça, les Bleus ont poursuivi leur chute vertigineuse, continuant même de creuser après avoir touché le fond.
Uini Atonio : 32 matches – 12 victoires, 20 défaites (62,5 % de défaites)
Gaël Fickou : 43 matches – 18 victoires 25 défaites (58 % de défaites)
Wenceslas Lauret : 21 matches – 6 victoires, 15 défaites (71,4 % de défaites)
Geoffrey Doumayrou : 12 matches – 2 victoires, 10 défaites (83,3 % de défaites)
Camille Lopez : 21 matches – 8 victoires, 13 défaites (61,9 % de défaites)
Jefferson Poirot : 24 matches – 7 victoires, 16 défaites, 1 nul (66,6 % de défaites)
Baptiste Serin : 24 matches – 6 victoires, 17 défaites, 1 nul (70,8 % de défaites)
Sébastien Vahaamahina : 38 matches, 12 victoires, 24 défaites, 2 nuls (63,1 % de défaites)
Penaud n’a pas gagné un match en Bleu
Le problème, c’est que ce mal commencerait à coller à la peau des jeunes joueurs qui arrivent en équipe de France. Imaginez que le Clermontois Damian Penaud, aujourd’hui incontournable en Bleu, n’a toujours pas connu la saveur d’une victoire.
La jeune génération, ce serait bien de la protéger. D’éviter qu’elle baigne dès le départ dans les flots négatifs de la défaite. Il n’y a rien de pire pour cette relève sur laquelle le rugby français compte beaucoup de vivre un tel départ. Les sortir de cette spirale négative va demander un temps fou. Justement, du temps, le XV de France n’en a pas. La Coupe du monde 2023, c’est (presque) demain…
Demba Bamba : 3 matches – 3 défaites (100 % de défaites)
Anthony Belleau : 10 matches – 1 victoires, 9 défaites (90 % de défaites)
Camille Chat : 16 matches – 4 victoires, 11 défaites, 1 nul (68,75 % de défaites)
Antoine Dupont : 11 matches – 3 victoires, 7 défaites, 1 nul (63,6 % de défaites)
Yacouba Camara : 12 matches – 4 victoires, 8 défaites (75 % de défaites)
Arthur Iturria : 8 matches – 1 victoire, 7 défaites (87,5 % de défaites)
Damian Penaud : 8 matches – 7 défaites, 1 nul (87,5 % de défaites)
Felix Lambey : 4 matches – 4 défaites (100 % de défaites)
Dany Priso : 12 matches – 3 victoires, 9 défaites (75 % de défaites)
Le meilleur ratio, c’est… Maxime Médard
Des défaites avec le XV de France, ils en ont connu. Un paquet même. Mais plusieurs joueurs présents dans le groupe retenu par Jacques Brunel présente un bilan un peu moins « catastrophique ». Celui qui compte le meilleur pourcentage de victoires ? C’est le Toulousain Maxime Médard avec… 52,8 %. Morgan Parra est aussi en positif. La raison ? Ils ont débuté il y a plus de dix ans en équipe de France et ont connu une période bien moins désastreuse. Un autre temps, déjà…
Wesley Fofana : 46 matches – 18 victoires, 26 défaites, 2 nuls (56,5 % de défaites)
Yoann Huget : 55 matches – 24 victoires, 30 défaites, 1 nul (54,5 % de défaites)
Mathieu Bastareaud : 51 matches – 24 victoires, 25 défaites, 2 nuls (49 % de défaites)
Maxime Médard : 53 matches – 28 victoires, 24 défaites, 1 nul (45,3 % de défaites)
Morgan Parra : 71 matches – 37 victoires, 32 défaites, 2 nuls (45,1 % de défaites)
Louis Picamoles : 74 matches – 31 victoires, 40 défaites, 3 nuls (54 % de défaites)
C.M avec Thomas Alidières