C’est au passage à niveau de la Croix Moriceau, à La Haye, que l’incident s’est produit.
Jeudi 31 janvier 2019, sur les coups de 17 h 20. Cette maman entend le klaxon d’un train, « comme cela arrive parfois ». La ligne de chemin de fer est à 200 mètres de la maison, au village de la Croix Moriceau à La Haye-Fouassière, à 15 minutes de Nantes (en Loire-Atlantique). Quelques minutes plus tard, son fils de 12 ans rentre du collège Saint-Blaise, à Vertou. Et lui lance :
Maman, on a failli mourir ».
Au début, je ne l’ai pas vraiment pris au sérieux, confie celle qui a souhaité garder l’anonymat. Je relativise, c’est un ado… Et il me raconte l’histoire. Mon fils était blême, il tremblait. »
Le car scolaire bloqué sur les rails
L’histoire est celle de son bus scolaire du circuit n° 64, qui a évité de justesse une collision avec un train, au passage à niveau qui coupe le village en deux. « Entre 7 et 10 collégiens » sont dans le car au moment des faits.
Selon eux, qui ont rapporté cette version à leurs parents, le car, qui venait du Pallet sur le trajet du retour, aurait d’abord été à l’arrêt au passage à niveau.
Précédé de deux véhicules, il aurait laissé passer un premier train dans le sens Nantes-Clisson. Après la levée des barrières, la conductrice se serait engagée mais le car serait resté bloqué sur les rails, car « les véhicules de devant voulaient tourner alors qu’ils n’ont pas le droit », explique la maman.
Une marche arrière rapide
A cet instant, un second signal aurait retenti. La barrière se serait rabattue sur le car. La conductrice aurait engagé une marche arrière tout d’abord doucement, puis rapidement en voyant le train en approche rapide dans le sens Clisson-Nantes.
Une manœuvre qui n’aurait pas permis de dégager suffisamment le car puisque la barrière serait restée posée sur le toit de celui-ci lors du passage du train. Ce dernier aurait finalement frôlé le car à quelques centimètres.
Grosse frayeur des enfants
Grosse frayeur. Les enfants ressortent terrorisés de cet incident.
Un voisin a appelé ses parents en panique quand il est rentré à sa maison, une autre n’a pas dormi pendant deux nuits », indique la Hayonnaise.
Secoués, quelques parents envoient des e-mails le soir même à Clisson Sèvre et Maine Agglo (qui a la compétence des transports scolaires) « pour les prévenir et en savoir un peu plus ».
Les parents exigent un changement
Le lendemain matin, la maman accompagne son fils jusqu’au bus. La conductrice est au volant, accompagnée d’un de ses supérieurs.
Il me dit qu’elle a eu le bon réflexe en reculant. Je lui réponds qu’on ne va pas en rester là. »
Elle, avec un autre parent, file au siège de l’Agglo et à la gendarmerie, qui « ne peut rien faire pour nous car il n’y a pas de délit routier. »
Que veulent ces parents au juste ? Une modification du trajet car « le passage à niveau est réputé dangereux ». Ou alors le changement de conductrice.
Depuis la rentrée, elle a commis plusieurs imprudences selon les enfants, comme des retards fréquents, des heurts de trottoir, des calages dans des ronds-points. On n’a plus confiance », signale la maman.
Conséquence, « entre 4 et 10 enfants » ne sont pas montés dans le car scolaire la semaine suivant l’incident, contraignant les parents à s’organiser pour les emmener jusqu’aux deux collèges de Vertou.
Dépôt de plainte, enquête ouverte
Le lundi suivant (4 février), ça va plus loin. Trois familles portent plainte contre X pour des faits de mise en danger de la personne. Le dossier est entre les mains du procureur de la République. L’enquête est ouverte.
La conductrice remplacée
L’Agglo, qui a pris au sérieux la situation, a décidé « dans une volonté d’apaisement » d’affecter un nouveau conducteur le vendredi 8 février, une semaine après les faits. Il sera pérennisé au retour des vacances scolaires à compter du 25 février. Rassurée, la maman du collégien attend désormais les conclusions de l’enquête.