À 19 heures ce mardi 19 février 2019, la place Saint-Sauveur à Caen (Calvados) commence à se remplir. Les Caennais se sont déplacés pour dire « non » à l’antisémitisme.
Un rassemblement capital
Ils étaient plusieurs centaines sous la statue du Roi Soleil, des autocollants « l’antisémitisme ça suffit » accrochés aux manteaux.
Beaucoup de monde place Saint Sauveur pour dire non à l’antisémitisme pic.twitter.com/FJXQbUFBEk
— Liberté Caen (@LIBERTE_CAEN) February 19, 2019
Parmi eux, Francesca. Cette religieuse de l’église Saint-Michel a tenu à être présente.
C’est d’une importance capitale que des gens se rassemblent pour dire non à ces actes. On ne peut pas l’accepter. Je ne pensais pas être là, en 2019, à dire non à des faits aussi graves.
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Un véritable travail d’éducation à faire
Le maire de Caen, Joël Bruneau, était également présent. Il avait appelé, vendredi 15 février, tous les Caennais à se rassembler.
Cette réaction populaire est salutaire mais ça reste toujours peu face à l’antisémitisme. Il ne faut pas agir et se rassembler uniquement lorsqu’il se passe des événements médiatiques. Il faut un véritable rôle d’éducation.
L’éducation, c’est justement ce qui ressort de bons nombres de conversations ce mardi soir sur la place Saint-Sauveur. « Il faudrait que dès le CM2, tous les élèves de Caen mais surtout de l’agglomération se rendent au Mémorial, que les instituteurs expliquent ce qu’il s’est passé », avance une jeune institutrice.
« Les écoles, les parents, les communes tout le monde doit jouer ce rôle d’éducateur », explique Xavier Le Coutour, conseiller municipal de l’opposition, qui déplore le peu de jeunes Caennais réunis sur la place.
À l’heure où les actes antisémites se multiplient
Caen faisait partie des 60 communes qui ont organisé ce rassemblement pour dire « stop à l’antisémitisme ». Cet appel a été passé par 14 partis politiques à la suite d’actes antisémites qui se sont multipliés ces derniers jours. Le vendredi 15 février, des croix gammées avaient été taguées sur le visage de Simone Veil et l’arbre en hommage à Ilan Halimi avait été scié. Le lendemain, le samedi 16 février, le philosophe Alain Finkielkraut était insulté et qualifié de « sale sioniste » à Paris, pendant la manifestation des gilets jaunes. Plus proche, ce mardi 19 février, un cimetière juif alsacien a été profané.
En 2018, les actes antisémites en France ont augmenté de 74%.