Les études sur le vent et l’acoustique sont terminées. L’expertise écologique est en cours de clôture. Alors que le projet éolien des Arbus a démarré en 2015 à Mont-sous-Vaudrey, la commune et le bureau d’études Eolfi devraient déposer prochainement leur demande d’autorisation environnementale sur le bureau du préfet du Jura. Thibaut Guimbretière, chef de projets chez Eolfi, explique :
Concernant l’acoustique, quatre sonomètres ont été installés et le relevé a été fait sur un mois.
Des simulations ont été effectuées par le bureau d’études Delhom Acoustique. Argumentant que la première éolienne se situera à 1 250 m de la plus proche habitation, alors que la loi impose au minimum 500 m, Thibaut Guimbretière en conclut, à partir de ces relevés, que « les impacts acoustiques devraient être non significatifs à cette distance ».
10 éoliennes d’ici 2021
Le bureau d’études Biotope s’est, quant à lui, penché sur le volet écologique : l’hivernage des oiseaux, leur nidification, leurs migrations. Le bureau a réalisé des relevés sur l’état initial de la faune et de la flore, qui devra être comparée aux études d’impact. Thibaut Guimbretière précise :
Nous sommes particulièrement vigilants concernant les espèces protégées comme la chauve-souris, le milan royal, etc. Si une modification devait être constatée pour ces espèces, alors l’État arrêterait notre projet.
Ces études, qui sont donc en cours de réalisation, constituent la dernière phase avant le dépôt du dossier à la préfecture. Si le préfet valide l’autorisation, il faudra encore passer par différentes étapes, dont celle du financement et de la construction, avant de voir les 10 éoliennes pointer le bout de leurs pâles. « Au mieux, cela sera d’ici 2021 », souligne Eolfi.
« Plus grandes que la tour Montparnasse »
Quant à la question du vent, différentes études montrent que le nord-est de la France est une des régions les moins venteuses. Qu’à cela ne tienne, pour Eolfi :
Avec les nouvelles technologies, il n’y a plus vraiment de zone inintéressante pour le vent.
Le bureau d’études propose ainsi d’installer des éoliennes de 230 m en bout de pale, c’est-à-dire la hauteur mesurée depuis le bout de l’une des trois pales, quand celle-ci est à midi, jusqu’au sol. De son côté, l’ASFM (Association de sauvegarde de la forêt de Mont-sous-Vaudrey, s’insurge :
Même les éoliennes de Chamole, qui sont les plus hautes de France, ne sont pas si grandes ! La tour Montparnasse mesure 209 m : nous allons donc avoir des éoliennes plus grandes que cette tour, dans notre forêt ! Si on habite à la campagne, ce n’est pas pour avoir des machines de cette hauteur devant nos yeux.
Créée en janvier 2017, cette association compte aujourd’hui 140 adhérents, selon son président, François Pitet.
8 ha déboisés
Les membres de l’ASFM sont principalement inquiets à propos du déboisement de la forêt. La mairie assure que « seul 1 % sera déboisé sur les 820 ha de forêt ». Les éoliennes seront installées « au plus près des chemins pour permettre
un défrichement minime », estimé à 3 000 m2 pour chaque machine. Les 8 ha de déboisement prévus sont donc « un maximum, prévu pour l’élargissement de certains chemins afin de faciliter le passage des camions. »
L’ASFM rétorque :
Il n’y a que 800 ha boisés, si on compte les 20 ha de route. On refuse le déboisement et l’idée de détruire des arbres plus que centenaires, qui pourraient être remplacés par des jeunes pousses qui ne bénéficieraient plus de la hauteur des grands arbres.
D’autant que, selon l’association, la taille de ces éoliennes nécessitera l’implantation de fondations « colossales », avec un impact non négligeable sur la biodiversité.
Le coût
Non négligeable, lui non plus, le bénéfice pour la commune : grâce à la vente de l’électricité, elle pourrait encaisser 150 000 € chaque année, pendant 20 ans.
Le revenu sera également de plus de 65 000 € par an pour le département, et de plus de 7 500 € pour la région. L’implantation de ces 10 éoliennes pourrait coûter entre 52,5 et 67,5 millions d’euros, financés à 70 % par les banques et à 30 % en fonds propres.
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