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Seine-et-Marne. A Provins, l'église Saint-Ayoul rayonne à nouveau

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« En avril 2019, l’ensemble patrimonial du prieuré des Bénédictins sera dans un état de conservation qu’il n’a plus connu depuis cinq siècles. » Mi-janvier, la maire de Provins, Olivier Lavenka, profitait de ses vœux pour annoncer la nouvelle.

« L’abside du chevet de Saint-Ayoul sera inaugurée en avril prochain, précisait-il. L’aboutissement d’un projet patrimonial qui a duré treize années. » Entre 2005 et 2018, l’aile est du prieuré des Bénédictins a été restaurée, tout comme la salle capitulaire (2005-2006), l’église paroissiale Saint-Ayoul (2010) et ses orgues classiques du XVIIIe siècle, inaugurés le 3 février dernier.

En ce début d’année, c’est le chantier de restauration de la partie monastique de l’église Saint-Ayoul qui se termine. Dans quelques semaines, le site ouvrira ses portes aux visiteurs et aux touristes : « On est dans la phase de mise en valeur architecturale, explique Luc Duchamp, restaurateur en chef du patrimoine de la cité médiévale. On est en train d’installer l’éclairage et les mains courantes, mais le circuit de visite est terminé. »

Quand l’art roman côtoie l’art gothique

Le long de ce dernier, les visiteurs pourront tout d’abord traverser le chœur des Bénédictins, qui date de la fin XIIIe, et admirer les verrières créées récemment par l’artiste Franco-Allemand Udo Zembok, connu pour avoir conçu le puits de lumière du parking de la cathédrale de Troyes. « Elles permettent une parfaite restitution de la lumière, observe Luc Duchamp. Elles donnent l’impression, même quand le temps est couvert, que l’édifice est ensoleillé. »

Face à l’autel, ce sont les traces de la première église prieurale datant du XIsiècle qui se dévoilent. À 1,20 mètre sous le niveau du sol, on distingue les restes d’un autel d’une des cinq chapelles latérales, entourés de la nappe phréatique qui remonte en hiver.

Ces ruines permettent de se rendre compte de l’emprise au sol de l’ancienne église. Car c’est bien là l’importance du site classé aux Monuments historiques : mélanger les époques, l’ancienne église romane avec la plus jeune, de style gothique. « L’édifice bénédictin fondé en 1048 a connu les aléas du temps et des problèmes de stabilité, raconte le restaurateur. Mais il a toujours été construit et rénové en épousant les modèles stylistiques de son époque. »

Symbole de cette évolution, la chapelle des Bénédictins, qui jouxte le chœur. Cette dernière s’est effondrée en 1150 avant probablement d’être victime d’un incendie en 1157. Elle n’a pris sa forme actuelle qu’à la fin du XIIIe siècle. De style gothique rayonnant, elle possède toutefois une originalité : sa charpente en bois.

« Après l’effondrement dû à un sol instable, on a abandonné le système de voûte pour le remplacer par une charpente en bois plus souple, expose Luc Duchamp. Elle permet de supporter le mouvement des murs porteurs. »

Les reliques de Saint-Ayoul

Baignée par une lumière rouge et chaleureuse permise par plusieurs verrières, la chapelle a été construite sur le chœur originel de la première église prieurale : « D’après la légende, c’est là où se trouvait la chapelle de Saint-Médard, qui abritait le corps de Saint-Ayoul, confie l’historien. L’église, telle que vous la voyiez aujourd’hui, a été construite à l’emplacement de cette chapelle pour abriter les reliques de Saint-Ayoul et accueillir un pèlerinage qui a donné lieu au développement des Foires de Champagnes. »

Les moines ont ensuite géré le pèlerinage, tout veillant sur les « âmes » de la ville basse. « Puis, il a dû y avoir des désaccords entre les moines et les paroissiens qui ont abouti à un isolement progressif des religieux, symbolisé par la construction du mur qui sépare encore aujourd’hui l’église paroissiale de sa partie monastique », poursuit le spécialiste.

Le long de ce mur, se dresse notamment un transept long de 60 m, la partie la plus ancienne de l’édifice. Il est orné de peintures romanes des XIe, XIIe et XIIIe, mais aussi de décors en faux marbre dont l’objectif était d’imiter l’architecture de l’antiquité, celle des basiliques romaines du début du christianisme. « Il y a même des décors postérieurs, dont un Saint-Christophe daté du XVe siècle », conclut Luc Duchamp.

Comme un symbole, les visiteurs pourront terminer leur visite en passant devant un bloc de strates rocheuses, témoin de ces près de 1 000 ans d’histoire religieuse !


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