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Brest. Tentative d'assassinat : l'accusé condamné à 12 ans de prison

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Mercredi 6 mars 2019, la cour d assises du Finistère XXX. Photo d illustration.

Mercredi 6 mars 2019, la cour d’assises du Finistère a condamné un homme de 79 ans à une peine de 12 ans de prison pour tentative d’assassinat. Photo d’illustration. (©Jean-Paul Barbier / La Presse de la Manche. )

Mercredi 6 mars 2019, à Quimper, l’homme de 79 ans qui comparaissait devant la cour d’assises du Finistère a été reconnu coupable de tentative d’assassinat sur son ex-compagne.

Il a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle et à une interdiction de séjour dans le Finistère. Il dispose d’un délai de 10 jours pour faire appel. 

Le septuagénaire est incarcéré depuis 22 mois à la maison d’arrêt de Brest. Il y avait été placé en détention provisoire en avril 2018, quelques jours après les faits survenus dans le quartier du Petit Kerzu à Brest. 

Les avocats de la défense avaient préalablement demandé la requalification des faits en violences avec arme.  

Au cours de trois jours de procès, l’accusé – originaire de l’île d’Ouessant – a montré un visage complexe. Séducteur mais aussi colérique, selon les proches de la victime qui se sont succédé à la barre. 

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« Comme un coucou »

L’un des avocats de la victime fait cette comparaison pour illustrer l’une des facettes de la personnalité de l’accusé, et son goût des femmes. « L’accusé est comme un coucou. Il fait son nid chez les autres ». Il insiste ensuite sur son agressivité et tente de démontrer son intention de tuer sa cliente. 

Sa consoeur de la partie civile enfonce le clou : 

Cet homme est dangereux et cette dangerosité, il faut qu’elle cesse. Les violences faites aux femmes doivent s’arrêter. Des mesures doivent être mises en place et être personnalisées. C’est à vous, jurés, de dire que de telles violences ne doivent pas exister.

L’argument, à deux jours de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, est repris par l’avocate générale. « Ces deux dernières années, 200 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint ».

Stop aux violences faites aux femmes

Elle avait demandé à la cour une peine de réclusion d’une durée de 15 ans, assortie de 10 ans de suivi socio-judiciaire, d’une interdiction d’entrer en contact avec la victime et de résider dans le Finistère. S’adressant aux jurés, elle avait lancé : 

Dans ce dossier, la question de la sanction est plus compliquée que d’habitude en raison de l’âge de l’accusé. Mais ce critère-là ne doit pas entraîner une atténuation de la peine. Peut-être que cet homme mourra en prison ? Il ne faut pas l’exclure mais ce sera de son fait. Ce geste, il en est le seul responsable. 

Dans son réquisitoire, elle avait relevé qu’après deux jours d’audience, la salle a assisté à « une litanie de dénégations » de la part de l’accusé. Et que ce dernier n’a jamais demandé pardon à son ex-compagne. 

Pour l’avocate générale, la préméditation ne faisait pas de doute. Elle avait alors souligné les allers-retours effectués par l’accusé entre le 13 et le 18 avril 2017 entre son appartement et celui de la victime pour préparer son geste. 

Pour rappel, le 13 avril, cette dernière avait déposé une main courante dans un commissariat de police de Brest après un appel menaçant. Elle était alors partie se réfugier chez l’une de ses soeurs dans le Morbihan.

Un policier avait alors dit à l’agresseur de ne pas s’approcher de l’immeuble. Pour l’avocate générale, le 18 avril, « l’accusé attendait la victime et voulait la surprendre ».

L’avocate de la victime est sur la même longueur d’onde :

Moi je dis, plus on est vieux, moins on est excusable. Et rien ne permet de dire qu’il ne sera pas dangereux par la suite. Et à l’écoute des témoignages entendus, force est de constater qu’il n’a pas changé.

Dans leur verdict, les jurés ont retenu la préméditation. 

Une « coïncidence » pour la défense

Tous ces traits de caractère, l’avocat de l’accusé ne les a pas contestés. « Il a pu être infidèle, dur avec les femmes, violent avec sa première épouse, humiliant et il les a trahies. Il peut être vu comme le dernier des salauds. Pour autant, est-il coupable des faits qui lui sont reprochés ? » 

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Dans sa plaidoirie, il s’est étonné et interrogé. Sur la préméditation tout d’abord.

Le 18 avril, il vient rechercher des affaires, fait un premier voyage et en dépose dans sa voiture et se dit qu’il a oublié de prendre un câble de télévision pour l’emmener chez lui. Il retourne donc le prendre et c’est à ce moment-là qu’il croise son ex-compagne. Il s’agit d’une coïncidence. A cinq minutes près, il ne l’aurait pas vue. 

Et de poursuivre sur le même ton : « Pourquoi aurait-il fait trois tours avec ce câble autour du cou de la victime alors qu’il aurait plus de force avec un seul ? De même, chez lui comme dans le débarras où se trouvaient ses affaires qu’il venait récupérer, il y avait des cordelettes, un marteau, une scie… Des outils beaucoup plus efficaces. »

Il a fait enfin observer que l’empoignade entre les deux anciens concubins s’est déroulée « en plein jour » vers 11 h 30 et « sur le pallier ». « Là encore, il n’y a aucune logique ». 

Ses derniers mots ont concerné l’état de mon client. Il est isolé et a besoin d’une présence féminine. Il n’a jamais pu vivre seul. » 

Au bout de ces trois jours, et à l’écoute des différents témoignages sur la personnalité de son client, l’avocat de la défense a admis « des zones d’ombre ».

Selon lui, le besoin de contacter une agence matrimoniale, à l’âge de 78 ans, en faisait partie. Condamné à 12 ans de prison, une nouvelle rencontre attendra. 


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