Quand une collectivité lance un chantier, ce n’est pas toujours une entreprise locale qui réalise les travaux. Si elles ne répondent pas aux critères très stricts du code des marchés publics, les PME du pays d’Auge peuvent passer à côté d’une commande importante.
L’agglo Lisieux-Normandie a donc décidé de se rapprocher de la fédération du Calvados du BTP (bâtiment et travaux publics) afin d’établir une stratégie qui permettrait à ces entreprises de prendre leur part du gâteau.
Plusieurs millions d’euros à capter
Depuis sa création en janvier 2017, l’agglo a passé 96 marchés publics, doit 4 par mois. Cela représente un montant total de plus de 14 millions d’euros. Le président, François Aubey précise :
« Sur les commandes de plus de 25 000 euros, seulement 25 % des entreprises retenues sont du territoire »
Alors que faire pour les aider, tout en respectant la loi ? D’abord améliorer la communication, à travers des réunions d’information et des journées de rencontres avec les entreprises.
Ensuite, simplifier les procédures, avec moins de pièces administratives demandées aux candidats. L’agglo peut également fractionner ses marchés.
Pour la taille des haies, par exemple, 21 lots ont été ouverts, ce qui permet aux petits artisans de la région de se positionner.
Le paiement des factures accéléré
Les avances ont été augmentées de 5 à 20 % pour tout marché supérieur à 30 000 euros. François Aubey explique :
« Les collectivités et l’Etat ne payent un prestataire que lorsque la prestation ou les travaux ont été réalisés. Cette règle dissuadait certaines entreprises de candidater à un marché par manque de trésorerie. La loi permet aujourd’hui de déroger à ce principe ».
Par ailleurs, l’agglo a mis en place des procédures internes pour accélérer le paiement des factures.
La fédération du BTP salue la démarche
Autant d’arguments qui ont convaincu Marc Rollet, président de la fédération du BTP du Calvados, de signer « une charte de l’achat public » avec la collectivité du sud pays d’Auge. Il indique :
« Le problème numéro 1 de notre profession, c’est la fraude sociale. 2,5 millions de personnes travaillent au noir en France. Les entreprises qui les emploient ont donc des marges de manoeuvre pour faire des offres anormalement basses et sur lesquelles nous ne pouvons pas nous aligner. La charte va limiter les effets de cette concurrence déloyale ».
Le document a été signé jeudi 28 février 2019, dans les futurs locaux de la pépinière d’entreprises, près de la gare.