Toujours pas de consensus sur le devenir du plan d’eau du Vau Durand, vidangé il y a quelque mois, entre la mairie de Binic-Etables-sur-Mer et l’association de défense de l’étang et de sa vallée.
Lors de la première des trois consultations publiques organisées par la commune pour la réhabilitation du site, jeudi 28 février, ils ne sont pas parvenus à un accord.
Ne pas gâcher la main tendue
L’association ne comprend pas que l’on puisse
parler de dialogue ou de travail collaboratif sur la base d’un projet qui écarte d’emblée le retour en eau du site comme il était entre 1979 et 2018, avant sa vidange.
Annaïck Belan, élue référente sur ce dossier, épaulée par Jean-Jacques Durand, chef des services techniques de la ville, explique que
la direction des territoires et de la mer (DDTM) a fait des efforts là où ils n’étaient pas obligés, en autorisant la remise en eau sur un tiers de la surface de l’étang, en laissant en zone humide les deux autres tiers et en autorisant l’alimentation en eau à partir du ru du Vau Durand, pour éviter au maximum l’eutrophisation.
Pour l’élue, il ne faut pas gâcher la main tendue par l’Etat en proposant un dossier avec un retour en eau à la surface d’origine.
Les services de la préfecture pourraient alors imposer d’appliquer la loi en supprimant tout étang au motif de la continuité environnementale, qui prône qu’aucun obstacle, ni digue ne viennent barrer la route vers la mer aux eaux et rivières. La surface du 1/3 est obtenue par l’hypothèse d’un retour au cadastre napoléonien où apparaissaient déjà une digue et un moulin.
Entre cette version et celle d’avant 1978, des témoins rapportent que la surface était occupée par une prairie.
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« Ne pas ignorer un étang à 100 % »
Jacques Dumortier, le président de l’association, défend, lui, la position des membres :
Dans ces conditions, on veut bien dialoguer mais en écrivant à partir d’une page blanche et sans ignorer le scénario qui envisagerait un étang à 100 % de la surface ancienne .
Puis, il cite en exemple l’aménagement de l’étang de la Ville Gaudu à Lamballe qui, pour une surface de 13 hectares, a reçu l’aval de la DDTM.
Pour l’association, « les services de la préfecture ont des règles différentes en fonction de la municipalité à qui ils ont à faire ».
Trois scénarios proposés le 21 mars
Le cabinet Sinbio a été mandaté par la mairie pour élaborer plusieurs scénarios d’aménagement qui seront présentés à la population le 21 mars à 18 h à la salle des loisirs.
La décision finale sera présentée le 28 mars, toujours à la salle des loisirs.
Le mandat et le cahier des charges donnés à Sinbio rendent possible des aménagements piétonniers sur toute la zone humide, jusqu’au viaduc des Pourrhis, et des solutions, qui ne vont pas plaire à tous, avec un retour en eau seulement de 33 % de la surface ancienne.