Toulouse envisage l’avenir. Celui à long terme, qui la mènera en 2040. C’est l’objet du vaste Projet urbain toulousain présenté lundi 11 mars 2019 par Jean-Luc Moudenc aux côtés d’Annette Laigneau, adjointe en charge de l’urbanisme. Si la création de cinq grands parcs a été annoncée, le maire de Toulouse a également clamé sa volonté d’un « urbanisme maîtrisé ». Pourtant, la quatrième ville de France doit prendre en compte un paramètre majeur pour les années futures : sa démographie.
5 000 habitants en plus chaque année
Selon le dernier recensement effectué par l’Insee et diffusé le 27 décembre 2018, Toulouse gagne en moyenne un peu plus de 5 000 habitants par an. Si la Ville rose ne cesse d’accueillir, Jean-Luc Moudenc entend bien freiner la densification : « La superficie autorisée à construire par parcelle va stagner et même baisser. »
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À Saint-Simon, 43 % de superficie constructible en moins…
Et certains quartiers vont connaître des réductions drastiques. Le maire de la ville a annoncé une diminution de 43 % de la superficie autorisée à être construite sur une parcelle dans le quartier de Saint-Simon. Ce secteur a été intégré aux quartiers à « accompagner », dans le cadre du Projet urbain toulousain, comme la plus grande partie du territoire de Toulouse.
Avec cette classification, Saint-Simon connaîtra une diversification des types d’habitats qui le composent, mais également un renforcement de l’offre économique, culturelle et sportive déjà présente. De nombreux quartiers sont également concernés (voir la carte ci-après).
… et 30% en moins aux Arènes
D’autres quartiers de Toulouse vont également connaître un ralentissement des constructions. La surface constructible sur une parcelle va diminuer de 30 % aux Arènes, aux Pradettes ou encore à Saint-Martin-du-Touch. Ce dernier a été classé dans ceux à « restructurer », ces quartiers qu’il faudra repenser dans leur intégralité avec l’arrivée de commerces et de transports en commun (voir la carte ci-après).
Mieux desservir pour renouveler
De nombreux quartiers de la ville seront, pour leur part, « à renouveler », avec pour objectif d’être développés, sans pour autant faire exploser la densité de population. Tous types d’habitats pourraient sortir de terre, en prenant en compte une dimension « verte » : les espaces extérieurs publics et privés devraient être multipliés. Le tout avec une meilleure desserte grâce aux transports en commun, mais également avec la création de groupes scolaires, centres culturels ou sportifs. Ce sera notamment le cas de Fer à Cheval, Patte d’Oie, Bourrassol, mais également Saint-Michel et Paléficat.
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Un cœur de ville à préserver
Un centre-ville étendu sera préservé de toute évolution, s’articulant le long du canal du midi, de Port-Saint-Sauveur au port de l’Embouchure, englobant également Saint-Cyprien. Ce cœur de ville est considéré comme « à préserver ». L’identité architecturale y sera confortée, tout en permettant la création d’extérieurs. Priorité donc à l’homogénéité historique, tandis que les surfaces constructibles diminueront de 25% aux Amidonniers ou encore à Compans-Cafarelli.
Priorité à la qualité
Si les espaces verts sont présents sur l’ensemble des projets conformément à son credo de 2019, Jean-Luc Moudenc a également annoncé quatre exigences pour l’ensemble des projets : qualité architecturale (équilibre des volumes, harmonie des façades, choix des matériaux), qualité d’usage (logements lumineux, espaces extérieurs, isolation…), qualité paysagère (jardinières, toitures végétalisées, jardins…) et qualité environnementale (maîtrise des ressources, énergies propres, valorisation des déchets…).
On fait prévaloir le qualitatif sur le technico-technique. On introduit du sens dans les projets. On n’avance pas qu’avec des règles.
Ces nouvelles normes ont été intégrées au Plan local d’urbanisme intercommunal et habitat (PLUi-H), qui définit les règles d’urbanisme de la Métropole, et qui sera soumis au vote lors du prochain conseil métropolitain, jeudi 11 avril 2019.