En 1986, à Saint-Jacut-de-la-Mer (Côtes d’Armor), Rolland Savidan et Florence Mahé tournaient les premières images d’un film de 52 minutes.
« On s’appuyait sur les revues des amis du vieux Saint-Jacut entre 1982 et 1985, les recherches de Michel Duédal étant la principale source », souligne le couple.
Ce film, « Saint-Jacut presqu’île de caractère » a une longue histoire derrière lui : sa réalisation n’a rien eu d’un long fleuve tranquille.
Les bandes vidéos tombées dans l’oubli
Si le centre d’action culturelle de Saint-Brieuc, devenu la Passerelle, avait financé le tournage à l’époque, la liquidation de la section audiovisuelle avait stoppé net le projet.
Le montage n’avait jamais eu lieu, pire encore, les bandes vidéo sont tombées dans l’oubli.
Et voilà que, 30 ans plus tard, certaines de ces bandes sont retrouvées par l’intermédiaire de la cinémathèque de Bretagne.
Le projet se réveille voilà trois ans. Le film est proposé à la mairie, qui décline la proposition. Le couple en prend acte.
Pas de quoi abattre l’enthousiasme de Florence et de Rolland :
« C’est un film que l’on veut faire exister ! »
Témoignages, images inédites…
Le scénario de l’époque est remanié. Pas sur le fond, mais sur la forme, « pour avoir une trame visuelle préservant l’authenticité des témoignages » précise le couple.
Des témoignages aussi divers que riches d’émotion, avec le Chanoine Ménard, Pierre Aubin, Jean-Baptiste Lemoine, Yvon Le Gars (« en 1986, il a été l’un des premiers gardiens de l’îlot de la Colombière »), d’Auguste David fils également, qui faisait la surveillance sur la Colombière.
« Ce sont des interviews au long cours, très vivantes. De très belles présences à l’image, ce que l’on appelle dans notre jargon des témoignages chauds »
De nouvelles prises de vue
Depuis un an, le couple travaille sur de nouvelles images, « des vues intemporelles » pour encore mettre davantage en valeur ce film conçu comme une chronique et croquis d’un « village-rivage », où il est difficile de séparer l’histoire de la géographie, le passé du présent.
« Il y a des archives inédites exceptionnelles » souligne Rolland.
Un film non passéiste, qui traverse le temps, où Saint-Jacut, qui s’est forgé au fil des siècles, apparaît comme étant bien plus qu’une presqu’île : « C’est un archipel aux multiples facettes ».
Un hommage est rendu à Michel Duédal, cet historien local, très attaché à l’histoire des terre-neuvas. Il était vice-président de l’association des Amis du Vieux St-Jacut.
Un financement participatif en cours
C’est sur la plateforme « Ulule » que le projet est présenté pour le financement de la musique originale, de la distribution des DVD de 52 minutes et de leur livret de 24 pages.
« On voulait faire quelque chose de participatif et de coopératif. »
La cagnotte sur Ulule est en place jusqu’au 1er avril pour 4 000 € à atteindre. Mi-mars, 60 % de l’objectif était atteint.
Comme de tradition, des contreparties sont prévues : 5 € pour un simple soutien (10 photos de tournage envoyées par mail), 12 € DVD et sac en toile avec logo « Saint-Jacut de la mer, presqu’île de caractère » ; 25 € DVD et badge logo ; 50 € DVD, badge, sac et nom au générique.
Il est également possible d’adresser des chèques au nom de Florence Mahé, 70 rue du vieux Moulin 22190 Plérin.
Sylvie VADIS (CLP)
Financement participatif du DVD, « Saint-Jacut de la mer, presqu’île de caractère »