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Histoire : le blocus de Brest

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L’amiral Genteaume avait l’ordre d’attaquer la flotte anglaise pendant le blocus de Brest

L’amiral Genteaume avait l’ordre d’attaquer la flotte anglaise pendant le blocus de Brest (©DR).

Au début du XIXe siècle, Brest était un pivot de la lutte de libération de l’Irlande depuis Louis XIV : deux escadres étaient même parties du port du Ponant vers l’Irlande en 1796 et 1798 pour soutenir l’insurrection irlandaise contre l’Angleterre.

La “Perfide Albion” avait donc tout lieu de se méfier de ce qui se tramait à Brest. En juillet 1803, deux tentatives avortées d’insurrection irlandaise aiguisèrent de plus belle cette méfiance anglaise, d’autant que Bonaparte, qui n’était encore “que” consul, ne perdait pas encore espoir d’envahir la Grande-Bretagne.

Lire aussi : Histoire : Brest port de la liberté irlandaise ?

Attaquer la flotte anglaise

Cette situation décida les Britanniques à maintenir le blocus de Brest, déjà effectif depuis la Révolution française. La rade, avec son goulet exigu et ses défenses héritées de Vauban, était trop dangereuse pour la flotte anglaise : puisque la Royal Navy ne pouvait pas entrer à Brest, elle empêcha la flotte de Bonaparte d’en sortir.

Ainsi, de 1801 à 1804, l’amiral John Jervis contraignit la Marine française à faire littéralement des ronds dans l’eau. Côté anglais, cette guerre de positions larvée ne fut pas une mince affaire, climat océanique oblige : les navires étaient «constamment battus par les vents de sud-est, apportant souvent la pluie, ou ceux du nord, nord-ouest, permettant à l’ennemi de sortir».

Le dispositif était cependant efficace : en 1805, Bonaparte, devenu Napoléon 1er, ordonna à l’amiral Genteaume «de sortir de Brest et d’attaquer la flotte anglaise qui bloque le port de Ferrol, en Galice, pour y délivrer des navires espagnols et français qui y [étaient] captifs ». Au final, Genteaume se cassa les dents sur les assiégeants britanniques et ne fit qu’un aller-retour Bertheaume-Brest immortalisé par une chanson populaire.

Le canal de Nantes

Cette situation ne fut évidemment pas sans conséquences pour la ville de Brest : le préfet maritime, Louis-Marie de Caffarelli, dut se contenter de « gérer cet immobilisme ». Pour désenclaver la ville du Ponant, il fut décidé en 1803 de creuser le Canal de Nantes à Brest.

Non seulement le canal ne sera inauguré qu’en 1858 par Napoléon III mais, de surcroît le chantier enfoncera Brest dans le marasme économique et social : ce travail titanesque ayant été confié aux bagnards, ce furent autant d’emplois en moins pour les ouvriers de l’Arsenal qui, blocus oblige, n’étaient pas débordés et furent «victimes d’un licenciement en masse de juillet à octobre 1810». Yves Le Gallo parlera de «la détresse de Brest sous le Premier empire».

Benoît Quinquis

Infos pratiques :
Source : Roger Faligot, Brest l’insoumise, éd. Dialogues, 2016.


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