Lors de la visite du Premier ministre au Mont Saint-Michel jeudi 14 mars 2019, Edouard Philippe a annoncé que Christophe Beaux, ancien directeur de l’Epic Monnaie de Paris, assurerait la mise en place de l’Etablissement public industriel et commercial qui a vocation à faire converger les acteurs touristiques, économiques, environnementaux… pour un rayonnement plus efficace du Mont Saint-Michel et de sa baie, classés Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.
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Depuis quand précisément avez-vous la mission de mettre en place cet Epic, établissement public industriel et commercial ?
Depuis la visite du Premier ministre jeudi dernier. Mon travail commence tout de suite. Cette décision était très attendue.
Les termes industriel et commercial ne sont pas sans susciter des inquiétudes. Localement, personne ne veut d’un Disneyland… Que leur répondez-vous ?
Il ne faut pas s’en effrayer. Il n’y a aucune intention de surexploiter le site, bien au contraire. Cette forme juridique est la plus flexible qui soit. C’est un outil malléable qui permettra d’agir sur les différents domaines d’actions qui touchent le Mont et sa baie : la préservation du patrimoine, la question environnementale, la promotion de la baie sur le plan touristique et économique… et d’y associer toutes les parties concernées.
Votre mission est vaste, comment l’abordez-vous ?
Il y a d’abord la préfiguration, c’est-à-dire la prise de contacts et la concertation avec toutes les parties prenantes : les élus, les commerçants, le centre des monuments nationaux… toutes celles et ceux qui s’intéressent à la vie du Mont et à la baie. C’est un projet inédit et donc il faudra une loi pour créer cet Epic. Je prépare les éléments pour qu’elle soit votée dans les meilleurs délais. Ensuite, il y a aura la mise en place puis son fonctionnement dans la durée.
Sur la préfiguration, le préfet Colrat a déjà travaillé…
Effectivement, un gros travail a déjà été fait en amont par le préfet et les élus. Je m’appuie sur ce qui a été fait pour préciser le périmètre des différentes missions. J’ai neuf mois pour rendre l’Epic opérationnel au 1er janvier 2020.
Quelles seront les priorités ?
Après la préfiguration, il y aura la mise en place. Mais il est encore trop tôt pour établir des priorités. Je n’arrive pas avec des solutions toutes faites. Aujourd’hui, je regarde comment toutes les parties prenantes, qui travaillent déjà ensemble, pourront travailler encore plus efficacement ensemble dans les différents domaines que sont l’accès au site, les parkings, le développement touristique et du rayonnement du Mont… Il faut d’abord travailler ensemble, viendra la question financière car il y a actuellement des déséquilibres à résorber et comment faire en sorte que chacun s’y retrouve dans cette nouvelle organisation, notamment les collectivités locales qui doivent être étroitement associées.
Quel sera votre calendrier de travail ?
Dès les premiers jours d’avril, je serai sur le site pour rencontrer les partenaires dont j’ai fait la connaissance lors de la visite du Premier ministre le 14 mars. J’ai prévu de rencontrer les communes, le département de la Manche, le syndicat mixte pour la problématique des parkings, du barrage, Transdev aussi, l’abbaye, les représentants des commerçants. Puis j’élargirai ce premier cercle aux régions… Je travaillerai en transparence et je rencontrerai toutes les personnes ou associations qui le souhaiteront.
Où serez-vous basé ?
Dans l’immédiat, je serai itinérant. Je serai à la sous-préfecture ou dans les bureaux des services de l’Etat, selon les besoins de mes rencontres et là où je n’aurais pas de difficulté à rencontrer chacun. Je viens sans a priori avec l’intention de travailler en toute transparence.