Une cinquantaine de professeurs des écoles, des collèges et des lycées ont manifesté devant le rectorat de Versailles (Yvelines). (©78actu)
Le ton monte dans les rangs des enseignants.
Ils étaient une cinquantaine jeudi 3 avril rassembler devant le rectorat de Versailles (Yvelines).
Pas très nombreux aujourd’hui, le nombre pourrait grandir d’ici au 12 avril prochain et la venue de ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer à Versailles, pour expliquer justement sa réforme appelée « l’Ecole de la confiance ».
» L’école de la défiance «
Delphine Romagny, secrétaire départementales du SNES-FSU (Syndicat national de l’enseignement secondaire et Fédération syndicale unitaire) disaient protester contre :
la diminution des moyens accordés aux établissements, aux suppressions de postes d’enseignants, les projets de loi pour l’école de la confiance et de réforme de la Fonction Publique qui remettent en cause l’esprit du service public d’éducation »
Et encore :
Nous dénonçons la suppression de 49 postes dans les Yvelines dont 37 dans les lycées. Nous subissons les effets de la politique de Blanquer », ajoutait Delphine Romagny.
Les professeurs repoussent en chœur l’article 1 de la réforme dite l’école de la confiance qui rappelle que la qualité du service public de l’éducation dépend « de la cohésion de la communauté éducative » autour de « la transmission de connaissances et de valeurs partagées ».
Devant le rectorat de Versailles (Yvelines), des professeurs ont déploré des effectifs trop souvent sous-dimensionnés pour faire des économies d’échelle. (©78actu)
Cela signifie, pour les personnels, « une exemplarité dans l’exercice de leur fonction » et, pour les familles, « le respect de l’institution scolaire », dans ses principes comme dans son fonctionnement.
Pour les enseignants, le texte veut les faire taire sur le thème « pas de vagues ».
Ils craignent encore une réforme du lycée qui :
force les élèves à savoir précisément, dès la fin de la seconde, quelles études ils veulent poursuivre après le bac ».
Ils évoquent les séries technologiques qui seraient « appauvries ».
Comment seront dirigés les établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF) en milieu rural ?
Ils veulent faire des économies d’échelle pour les personnels de direction. Cela pourrait faire disparaître des postes », insiste le SNES-FUS.
Les professeurs des écoles ne sont pas en reste.
Le Snuipp-Fsu 78 était présent à l’appel du Snes Fsu Yvelines.
L’école maternelle obligatoire dès 3 ans, c’est faire un cadeau à l’enseignement privé. Cette loi contraindrait les municipalités à financer les maternelles privées. »
Pour Bertrand Mesure, le secrétaire SNUIpp 78 (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles), :
On veut inclure les enfants en situation de handicap sans assurer qu’il y a des moyens en personnel et en formation. »
Bien décidés à faire reculer leur ministre
Le Pial (pôles inclusifs d’accompagnement localisés) est critiqué :
On inverse la donne : on passe de 80 % d’aide individualisée et 20 % d’aide mutualisée à 80 % d’aide mutualisé. Encore des économies d’échelle. »
Selon lui, « l’école vole en éclat ».
L’école est le dernier recours pour les parents d’enfants handicapés. On laisse ces enfants sans méthode d’accompagnement. »
Bref, la colère gronde chez les enseignants bien décidés à faire reculer leur ministre sur de nombreux points.
Ils lui diront de vive voix le 12 avril prochain, à Versailles où il doit se rendre pour expliquer les bienfaits de sa loi…
Ça promet.
Préavis de grève dans les écoles le 4 avril : La section départementale de la FSU 78 a déposé un préavis de grève concernant tous les personnels (enseignants, administratifs et territoriaux) de tous les établissements des Yvelines pour le jeudi 4 avril 2019. Les motifs de cette grève résident dans la mobilisation contre le projet de Loi dit « De l’école de la confiance ».