Durant cette tournée de novembre, Baptiste Serin s’est confortablement installé à la mêlée du XV de France. Trois matches, pour autant de titularisations : le voilà revenu au meilleur des moments dans la course pour décrocher un billet dans l’avion qui mènera les Bleus au Japon en septembre prochain pour le Mondial.
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Dans Midi Olympique, le futur joueur de Toulon s’est confié. Sans chichi. Des mots forts, bien pensés et la volonté de ne se cacher derrière rien.
« J’avais en moi une sorte de mal-être »
Serin (24 ans ; 22 sélections) a par exemple reconnu qu’il avait passé une très mauvaise période à Bordeaux-Bègles l’an passé. Méconnaissable sur le terrain, auteur de performances bien loin de son niveau, il n’a pas hésité à qualifier cette dernière saison de « nulle » :
Mentalement, c’était difficile. Je voyais tout le monde me passer devant. Surtout, je les voyais me dépasser sans que je puisse jouer, ce qui m’agaçait encore plus… J’avais en moi une sorte de mal-être. J’avais l’impression d’être impuissant. J’étais focalisé sur une préparation physique qui ne m’allait pas du tout. Je faisais trois actions, j’étais mort. Ça ne m’était jamais arrivé de toute ma carrière.
Serin a retrouvé le sourire lors de la tournée des Bleus en Nouvelle-Zélande, et ce malgré trois défaites. Il avoue s’être très bien entendu avec Morgan Parra, concurrent au poste de numéro 9 en sélection. Il estime avoir « accroché » avec le Clermontois au sujet duquel il ne tarit pas d’éloges :
J’ai découvert quelqu’un de génial en Nouvelle-Zélande. Ouais, j’ai vraiment accroché… Morgan m’a pris sous son aile. J’ai un peu retrouvé avec lui la relation que j’avais avec Heini Adams à Bordeaux. Morgan est beaucoup plus fort que moi sur le poste, il n’y a rien à dire : il compte 70 sélections, a disputé deux Coupes du monde, remporté deux Boucliers de Brennus…
« Je change parce qu’il est temps de quitter la maison »
Un XV de France au sein duquel il défend son coéquipier Teddy Thomas. L’ailier du Racing 92 avait été pointé du doigt pour avoir vendanger un incroyable surnombre lors de la défaite face à l’Afrique du Sud lors du premier test de novembre (26-29).
Serin regrette que Thomas ait pu « à ce point se faire tailler » :
J’ai un avis très tranché là-dessus. D’une, ça me fait beaucoup de mal qu’on ait pu à ce point tailler Teddy. De deux, des joueurs comme Teddy Thomas dans le rugby français, ça se compte sur les doigts d’une main. […] Cette action dont vous parlez, elle n’aurait même pas dû exister. Qui aurait pu casser six plaquages comme il l’a fait ? S’il gagne son duel, tout le monde dit que c’est un monstre.
Enfin, il est revenu sur son futur départ à Toulon. Et son choix de quitter Bordeaux-Bègles, « sa maison ». Un club qu’il n’oubliera pas, c’est une certitude :
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Je savais que tôt ou tard, je quitterais le club. J’avais envie de changer de monde et de sortir de mon cocon. Je ne pars pas parce qu’il y a un projet de merde à Bordeaux ou parce que le club est instable. Non. C’est mon histoire. C’est l’histoire de ma vie. Je change parce qu’il est temps de quitter la maison. […] Laurent Marti, l’UBB, je ne les oublierai jamais.