Après la mobilisation des gilets jaunes qui avait bloqué l’entrée des camions dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 novembre, c’est un mouvement de grève interne à l’entreprise qui empêche toute expédition par camion de produits finis.
À l’initiative de la CGT, plusieurs salariés du groupe ont en effet cessé le travail le jeudi 22 novembre, 6 h du matin, pour peser sur les Négociations annuelles obligatoires (NAO) de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), la branche patronale qui régit la convention collective du secteur pétrolier.
Ces dernières, qui s’ouvraient le jour même au niveau national, font redouter au syndicat que les accords d’entreprise prennent le pas sur le Code du travail :
Le terrain a été préparé par les lois El Khomri et les ordonnances Macron. Jusqu’à maintenant, toutes les entreprises affiliées à l’UFIP disposaient d’un socle commun. À l’avenir, chaque entreprise pourrait désormais faire ce qu’elle veut, notamment en termes de politique salariale. »
Des primes supprimées ?
La CGT s’inquiète notamment de voir disparaître la prime d’ancienneté (équivalente à 1 % du salaire par an, plafonnée à 20 ans), mais aussi la prime de panier (la prise en charge des repas par l’entreprise) et la prime de quart, mise en place il y a plus de 30 ans pour compenser la pénibilité du rythme de travail des salariés postés en 2×8 heures (12 % du salaire brut) ou en 3×8 heures (18 % du salaire brut).
Selon le syndicat, 29 des 31 personnels du quart du matin étaient en grève lors du premier jour de grève, avant que le mouvement ne soit reconduit dans les mêmes conditions le vendredi 23 novembre et au moins jusqu’au samedi 24, 6 h, suite au résultat des négociations jugé insatisfaisant par les grévistes.
De son côté, la raffinerie précise que « seule la partie expéditions est touchée par le mouvement de grève » et que « le site de production fonctionne toujours normalement ».