La marcophilie ? Si la philatélie s’intéresse au timbre (de son usage à ce qu’il représente), la marcophilie aborde le document postal dans son ensemble en étant attentif la nature du support, la correspondance, l’affranchissement, l’oblitération et le mode d’acheminement.
La 42e édition de l’exposition nationale de marcophilie se tiendra ce week-end à Vertou. Au total, 47 associations, dont le Cercle philatélique vertavien organisateur de l’événement, dévoileront « leurs trésors » sur le sujet. Des initiations, des animations et du négoce seront proposés. La Poste tiendra un bureau temporaire.
« Les collections vont de la lettre pliée sans enveloppe taxée à la plume (avant le timbre apparu en France en 1848) aux entiers postaux (timbres directement imprimés sur les documents postaux) et prêts-à-poster aujourd’hui, en passant par les empreintes de machines à affranchir (rouge ou bleu) et les oblitérations mécaniques avec la machine Daguin (fin XIXe) puis Flier, Secap et Néopost », résume Jean-Pierre Morice, président du club philatélique vertavien. Derrière cette affaire d’initiés, l’activité cherche à se populariser.
61 collections salle Sèvre et Maine
Chaque année, la marcophilie, qui tire son nom des marques postales (annotations permettant la communication entre deux agents postaux), organise, depuis 42 ans, un salon national, voire international, par le biais de quelques hôtes étrangers. Les samedi 1er et dimanche 2 décembre, il aura lieu pour la 3e fois en Loire-Atlantique : après Nantes en 1978 et à La Baule en 2001, il arrive à Vertou.
« Le président de l’Union régionale de l’Ouest de marcophilie, Daniel Robbe, qui est un ancien Vertavien membre de notre club, voulait au départ l’organiser sur Nantes, mais l’absence de salles adéquates a renvoyé l’événement sur Vertou qui possède avec la salle Sèvre et Maine, 900 m2 de surface, » indique le responsable associatif.
Un événement qui se voudra ouvert au plus grand nombre avec plusieurs animations. « Un espace ludique sera par exemple proposé où il faudra trouver dans un tas de courrier craché par une corne d’abondance les bonnes marques postales indiquées par un animateur, après une initiation à la marcophilie », détaille Michel Feyfant, responsable du bulletin trimestriel.
Au total, ce seront 61 collections amenées par 47 exposants, qui seront présentés sur des cadres dans toute la salle. Beaucoup porteront sur l’armistice de 1918. Centenaire oblige. Ainsi, on note celle sur les prisonniers de guerre alsaciens-lorrrains, les Américains en Touraine et Val de Cher, les courriers militaires pour l’étranger pendant le conflit, ou encore les camps d’internés civils dans le Finistère.
La Poste à Vertou : de 1845 à aujourd’hui
Mais l’histoire ne s’arrêtera pas à cette période-là : le public pourra par exemple découvrir celle sur l’usage détourné des étiquettes nationales française de réexpédition, les liaisons postales aériennes entre la France et Madagascar, les facteurs boîtiers en Gironde ou encore le service des sacoches navettes. Pour les plus locaux, celle du club philatélique portera sur l’histoire de l’implantation de la Poste à Vertou.
« Le premier détachement date de 1845. Le bureau était situé sur l’actuelle rue Delahaye. Il y aura des déménagements rue Bonnigal (1883), rue Jeanne d’Arc (1910) pour finalement s’installer avenue de Morges (1965) », détaille Jean-Pierre Morice. Un focus sur celle de Beautour (aujourd’hui fermée) et le centre de tri (ouvert en 2003) seront présentés.
Un timbre à l’effigie de la ville
Autant de documents rares à découvrir à travers des cachets, quelques cartes postales ou des correspondances… La singularité que le public retrouvera également sur le stand des négociants : une dizaine est attendue pour vendre des pièces philatéliques rares.
La Poste tiendra un bureau temporaire où il sera possible de poster son courrier affranchi d’un timbre à l’effigie de Vertou (vu du pont du Chêne).
De son côté, le club organisateur proposera quelques souvenirs comme cette enveloppe timbrée illustrée de la Fontaine-Lerat, qui pourra être oblitérée d’un des deux tampons réalisés pour la circonstance (porche de Vertou, poste aux armées) ou cette carte postale de l’hôpital de Vertou réquisitionné pendant la première guerre mondiale, et timbrée à l’effigie d’Alphone Marty, créateur de la poste aux armées.
Des ateliers plus pointus par la fédération nationale du personnel de la poste et des France Télécom pour la recherche historique attendent les philatélistes le samedi, de même qu’une conférence.
Exposition de vertaviens célèbres
Trois associations vertaviennes ont été invitées en marge de l’événement : le club photo de la Sèvre pour une série de photos relatives à La Poste d’aujourd’hui, l’association généalogique vertavienne qui retracera la vie de 12 célébrités de la commune et Vertou au fil du temps qui ressortira de ses archives son 5e numéro datant de 1998 et portant sur l’histoire de la Poste à Vertou.
« C’est important de conserver cette partie de l’histoire, insiste Jean-Pierre Maurice. Ce sont des objets rares qui permettent des identifications historiques. Pendant le siège de Paris en 1870, c’est comme ça que l’on a eu connaissance des Ballons montés et des Boules de Moulins, deux stratagèmes pour acheminer coûte que coûte le courrier en province, même si le second a très peu fonctionné ».
Une histoire de la Poste qui remonte au Moyen-Age avec les « rotula » chargées d’annoncer les événements dans les communautés, mais aussi avec les messagers, avant qu’elle s’organise à partir de 1791. La marcophilie entretient cette mémoire.
Exposition nationale de marcophilie et d’histoire postale, samedi 1er et dimanche 2 décembre à la salle Sèvre et Maine, de 9 h à 18 h (17 h le dimanche). Au programme du 1er jour (après-midi) : ateliers marques d’armées, atelier acheminement des correspondances, atelier histoire de la Poste, conférence de l’académie de philatélie ; jour 2 : assemblée générale, ateliers découvertes de la marcophilie, exposition Poste aux armées durant la Grande Guerre. Entrée libre. Renseignements sur cpv44.com.