L’établissement public territorial du bassin de la Sèvre nantaise, qui surveille 2 000 km de cours d’eau vient de lancer un outil numérique pour prévenir des crues. Les milliers de riverains concernés par une brusque montée des eaux et des dégâts pourront être avertis par mail ou SMS.
En chiffres, le bassin-versant de la Sèvre nantaise représente 2 350 km2, s’étalant sur 4 départements (Deux-Sèvres, Maine-et-Loire, Loire-Atlantique et Vendée) et 2 régions. L’établissement public territorial suit plus de 2 000 km de cours d’eau sur cet espace. Ses missions : améliorer la qualité de la rivière, lutter contre les pollutions, entretenir et restaurer les milieux aquatiques et prévenir les inondations.
C’est sur ce dernier point que l’organisme vient d’innover. Et on ne pourra pas dire que les élus qui y siègent ont attendu qu’il y ait une catastrophe pour agir. Car si une centaine de repères de crues gardent en mémoire des montées des eaux inhabituelles au fil des siècles, cela fait de nombreuses années que la Sèvre nantaise et ses affluents n’ont pas provoqué de dégradations. Des dégâts qui sont plus généralement causés par les eaux de ruissellement liées aux orages, comme en juin dernier entre Clisson et Vertou.
Des dégâts importants en 1960 et 1983
Pourtant, la Sèvre nantaise, au régime semi-torrentiel, a de quoi parfois faire peur : les anciens se souviennent de la crue de 1960 qui avait, par exemple, arraché le pont entre Tiffauges et Torfou, ou celle de 1983 qui avait vu l’eau monter au niveau des enseignes du quartier Saint-Antoine à Clisson. Le risque étant toujours présent, l’EPTB multiplie les actions de sensibilisation auprès des riverains de la rivière. Notamment en leur donnant des conseils d’aménagement de leur maison (utilisation de matériaux que n’imbibe pas l’eau, rehaussement des prises électriques, vide sanitaire…).
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Quant à la prévention, l’institution vient de sortir un outil numérique qui permet d’avoir accès à de l’information et d’être alerté. « C’est un site qui n’est pas en accès libre. Il faut nous envoyer une demande pour le consulter, indique Nina Zerluth, chargée de missions inondations. La page qui cartographie le bassin-versant livre des informations sur les hauteurs d’eau des rivières mais aussi sur le cumul des précipitations. On invite les gens et les collectivités à paramétrer leurs notifications sur l’onglet éponyme pour être alerté et de quelle manière.
En résumé, la hauteur d’eau à laquelle ils souhaitent être informés soit par mail ou SMS. Et ce sera le cas ». Un outil rare à cette échelle sur le plan national et qui permet de couvrir le moindre ruisseau. « Avec Vigicrues par exemple, l’Etat ne surveille que certaines rivières. Comme la Sèvre nantaise chez nous, mais pas ses affluents », indique Sébastien Renou, responsable du pôle analyse et territoire de l’EPTB.
Appel à contribution
Si les données pour actualiser la carte sont fournies par Vigicrues, la Dreal
Pays de la Loire (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) ou encore www.infoclimat.fr, elles peuvent être enrichies par des contributeurs. « Cela peut être des agriculteurs, des randonneurs, des pêcheurs… bref tous ceux qui ont une connaissance de la Sèvre nantaise. C’est un outil collaboratif. Ils peuvent entrer quand ils le souhaitent la hauteur d’eau observée. Cela peut être utile pour les habitants de toute la partie aval du bassin », indique Jean-Paul Brégeon, le président. En test depuis deux ans, l’outil est officiellement ouvert.
Etablissement public territorial de la Sèvre nantaise, contact : 02 51 07 02 13. Inscriptions à l’outil internet pour être alerté des crues : www.sevre-nantaise.com/niveaux.