
De plus en plus de foyers français possèdent des poules. (©Le Journal de Vitré)
Aurélie Zyngfogel est vétérinaire à la clinique Animalliance de Vitré (Ille-et-Vilaine). Depuis quelques années, elle est amenée ainsi que ses consœurs, le Dr Véronique Laude et le Dr Virginie Robic, à croiser la route des Nouveaux animaux de compagnie (NAC).
Certains sont connus comme tels depuis de nombreuses années, comme par exemple les lapins, les hamsters, les cochons d’Inde ou encore les furets. D’autres un peu moins.
C’est le cas des poules domestiques. Habituées depuis longtemps aux poulaillers, elles se frayent désormais une place dans nos jardins. Mais d’où vient cette tendance ?
Vos déchets seront valorisés
« D’abord, d’un point de vue écologique, certaines communes ont encouragé les habitants à adopter des poules pour réduire leurs déchets », démarre Aurélie Zyngfogel. C’est pourquoi on en voit de plus en plus, même dans les lotissements. »
Ensuite, c’est un moyen pour les gens de se procurer des œufs de meilleure qualité à moindre coût. En effet, « l’achat d’une poule n’est pas onéreux. Certains les donnent. On peut aussi les acheter de 5 euros à une cinquantaine d’euros selon l’espèce ».
Elles peuvent se nourrir en partie des restes de repas :
On peut leur donner des féculents, de la viande ou encore des légumes, en plus d’aliments complets.
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Sur la balançoire et dans la poussette !
La vétérinaire estime que le phénomène s’est amplifié. Elle a même déjà rencontré une famille dont la poule jouait avec les enfants, faisait de la balançoire et… se promenait en poussette.
J’ai eu aussi un cas d’une poule qui refusait de pondre dans son pondoir, car elle préférait le bac à linge de la famille.
Moins connue sous cet aspect, la poule est un véritable animal social, qui peut rechercher la compagnie. « Le film Roxane a même prouvé récemment qu’elles pouvaient être dressées », indique le docteur.
« Des relations affectives se créent »
La poule n’est donc plus seulement adoptée pour des questions économiques. Par conséquent, les vétérinaires sont de plus en plus amenés à leur prodiguer des soins.
Par le passé, les gens avaient plutôt tendance à remplacer une poule plutôt que de la soigner. Le prix de la consultation étant plus élevé que la poule elle-même. Pourtant, aujourd’hui, des relations affectives se créent entre les propriétaires et leurs poules. Ils y tiennent et sont donc davantage prêts à consulter.
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Problèmes de ponte, poux, obésité
A la clinique, par exemple, les poules passent des radios, font des prises de sang et sont parfois opérées. « On a généralement des problèmes de ponte, des cas de fractures ou des plaies. Elles peuvent aussi attraper la gale ou des poux, ou encore souffrir d’obésité », poursuit la vétérinaire.
D’ailleurs, il existe des traitements spécialisés pour les gallinacés. Aurélie Zyngfogel n’a pas reçu de formation lui permettant d’être spécialisée dans ce type de NAC. « J’ai des poules chez moi. Parfois, elles tombaient malades, j’ai donc commencé à me pencher sur la question pour pouvoir les soigner. »
Depuis, elle se documente et cherche à en apprendre plus sur le sujet : « Notre métier évolue au gré de ces phénomènes. »
Elle aimerait pouvoir assister à des conférences et des formations mais « elles sont encore rares pour l’instant ». Parfois, lorsque la pathologie dépasse ses compétences, elle est amenée à faire appel à des confrères spécialisés, de Paris ou de Nantes par exemple.
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