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Seine-et-Marne. La Ferté-Gaucher : les salariés de l'ex-Villeroy&Boch jouent leur va-tout

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Les syndicats CGT et CFTC réclament des solutions d'accompagnement dignes pour les 113 salariés de V&B Fliesen.

Les syndicats CGT et CFTC réclament des solutions d’accompagnement dignes pour les 113 salariés de V&B Fliesen. (©Le Pays Briard)

Les récentes négociations entre la direction et les partenaires sociaux de V&B Fliesen ont permis des avancées significatives dans l’élaboration du plan social. Cela dit, les syndicats n’y trouvent pas leur compte. Mais l’intersyndicale CGT-CFTC doit faire vite : l’usine doit fermer le 9 octobre.

La cessation d’activité de l’entreprise, installée à La Ferté-Gaucher et spécialisée dans la fabrication de faïences murales pour cuisines et salles de bain, est annoncée depuis le mois de juin. V&B Fliesen, qui n’est plus détenu majoritairement par Villeroy&Boch mais par le groupe turc Eczacibasi, va mettre sur le carreau 113 personnes.

Lire aussi : La Ferté-Gaucher : les Villeroy & Boch sont en Allemagne pour défendre leur cause

L’accès à l’usine bloqué

C’est pour ces futurs ex-salariés que les délégués du personnel se réunissaient à nouveau ce mercredi, dans l’après-midi. Pour marquer le coup (et mettre la pression sur la direction), les salariés avaient décidé de bloquer l’accès au site. Un empilement de carreaux et de palettes empêchait les camions de circuler. La production, elle, était presque à l’arrêt. Oui, car une soixantaine de salariés s’est réunie en signe de mécontentement, certains après avoir travaillé la nuit précédente. Ils ont fait du bruit, notamment à l’aide d’une sono, afin d’obtenir des mesures d’accompagnement jugées satisfaisantes.

De multiples gravats de faïences et de palettes de bois bloquaient l’accès au site de La Ferté-Gaucher. (©Le Pays Briard)

« Les choses ont un peu bougé quand la Dirrecte (la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi, ndlr) a mis la pression sur les conditions de reclassement, témoigne Patrick Masson. La direction ne proposait que le minimum légal. » Ça, c’était la semaine dernière en sous-préfecture de Provins.

C’est aussi à cette réunion de médiation que les minces espoirs de reprise d’activité ont été balayés. « Le seul repreneur potentiel de Villeroy&Boch s’est désisté, il faut savoir que c’est un marché très concurrentiel… », ajoute le secrétaire général de la CGT77. Et d’affirmer : « Le groupe n’a pas cherché à accroître sa zone de production ni à chercher d’autres partenaires. Et pourtant, le groupe Eczacibasi a les reins solides. »

Vers quel plan social ?

Quelles solutions d’accompagnement s’offrent donc aux salariés ? En milieu d’après-midi, après deux suspensions de séance, les négociations portaient sur un congé de reclassement de huit à dix mois, ou de douze à quatorze mois pour ceux âgés de plus de 45 ans (avec une rémunération à hauteur de 75% du brut), d’une supralégale de 10 000 euros pour les salariés ayant moins de cinq ans d’ancienneté ou encore du versement de l’équivalent de treize mois de salaires en plus de la prime de licenciement pour les salariés ayant plus de trente ans d’ancienneté dans la boîte.

Ainsi, la direction espère aboutir à des mesures sociales « les plus pertinentes et adaptées afin de permettre aux salariés de bénéficier des dispositifs et moyens nécessaires à leur reclassement et à la concrétisation de leur projet professionnel. »

Mais Ghislain Rémy, délégué syndical CGT, estime que la direction a les capacités financières suffisantes pour négocier un plan social à la hausse : « V&B Fliesen a la garantie bancaire de Vitra (la filiale bâtiment d’Eczacibasi, ndlr), qui elle-même a les garanties d’Eczacibasi. » Pourtant, ce n’est pas ce que deux représentants turcs, qui sont venus à La Ferté-Gaucher le 18 septembre, ont affirmé. « Ils ont dit que la société V&B Fliesen n’avait pas un rond et que Vitra avait des dettes importantes », témoigne Ghislain Rémy.

700 000 euros pour le bassin d’emploi de La Ferté-Gaucher

Les tensions ne sont pas prêtes de retomber entre la direction et les salariés. Véronique, par exemple, a reçu une médaille du travail pour ses 36 années d’ancienneté le jour même de la réunion du plan social. Sur l’écriteau suspendu à son cou, elle fustige un manque de respect : « 36 ans de boîte, médaille d’or, voilà comment on est remercié par la direction. On vous fout dehors comme des merdes. »

Véronique travaillait chez Villeroy&Boch depuis 36 ans.

Véronique travaillait chez Villeroy&Boch depuis 36 ans. (©Le Pays Briard)

La réunion du jour était en théorie la dernière avant la signature du Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Un dossier doit être remis à la Dirrecte le 9 octobre, avant la signature finale de l’accord. Les syndicats pourront toujours s’y opposer, mais ils s’exposeront à un accord unilatéral imposé par la direction.

En revanche, ils sont assurés que les 700 000 euros versés par V&B Fliesen au titre du plan de revitalisation seront réservés au bassin d’emploi de La Ferté-Gaucher, et en particulier à l’actuel site industriel dont l’empreinte foncière est gigantesque.


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